mardi 20 mars 2018

Eparse, Lisa Balavoine

Un thé et un livre, la recette du bonheur.


Libres pensées...

L'auteur dresse un état des lieux de sa vie, de ses états d'âme, de ses doutes, revisitant son adolescence, ses débuts d'adulte, son quotidien, ses enfants, le regard qu'elle pose sur elle et que la société pose sur elle à son tour, l'amour qui ne sait pas durer.

Vous me direz, le synopsis n'évoque rien que de très entendu, et de déjà vu. Pourtant, la magie opère, et l'on se laisse captiver par la narration intimiste et sincère, la proximité se noue immédiatement, l'auteur ne manifestant pas à son égard la moindre complaisance, et ne cherchant pas à dissimuler ou à feindre.
Pour autant, on ne sombre pas dans l'auto-apitoiement, il s'agit plutôt de tirer des constats, de s'interroger encore sur ce que l'on peut attendre de l'amour par exemple, de sourire lorsque le bonheur se présente, lorsque les souvenirs rejaillissent.

Ce qui distingue Eparse d'autres romans, c'est le cadre, propice à nous replonger dans les dernières décennies, depuis les années 1980 jusqu'à aujourd'hui, à travers la musique en particulier, et de nombreuses petites choses qui semblent à présent désuètes, mais qui ont pu incarner une époque, et rendent nostalgique quiconque a connu ce temps-là.
Ainsi, Eparse, qui est d'abord un roman intime, rassemble, embrasse, au lieu d'exclure.

Lisa Balavoine envoie valser les idées reçues, les images d'Epinal, elle dit son expérience de femme, de mère aussi, elle multiplie les anecdotes, les confidences, les insolences, déclare un amour fougueux à Mathieu Almaric, sera fière de trouver chez son fils le même goût pour l'acteur, invente des mots qui manquent, tout passe au crible de son regard ironique et profond, et l'on se plaît à se sentir près d'elle un instant, car ce qu'elle dit nous touche au point d'avoir le sentiment d'être pris dans une conversation avec une amie.

Un bien beau premier roman ! 

Pour vous si...
  • Vous êtes sensible aux confessions.
  • Vous adorez vous replonger dans les années 80 (et les suivantes, vous n'êtes pas sectaire non plus). 

Morceaux choisis

"J'ai quitté quelqu'un que j'aimais. Je ne sais pas si on peut se pardonner cela."

"J'ai hâte de lire le prochain roman de Jaenada. Je me souviens de cette soirée, il y a au moins vingt ans, où dans un bar du XVIIe arrondissement, il m'avait dit qu'il allait écrire et que je m'en souviendrais. Et j'avais souri, pensant qu'il me racontait des craques pour me draguer. Puis un jour, j'ai vu son nom sur une pile de romans dans une librairie. Il n'avait pas menti."

"Je suis une capitaliste d'extrême-gauche. Ce n'est pas toujours facile à vivre."

"Je n'ai pas toujours l'impression d'être la femme que j'aimerais que mes filles deviennent."

Note finale
4/5
(très cool)

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