mardi 6 mars 2018

Jonquille, Jean Michelin

C'est bien connu, le mois de mars, c'est le mois des jonquilles, alors voilà.


Libres pensées...

En 2012, Jean Michelin est capitaine en Afghanistan, luttant encore contre les Talibans alors que les troupes françaises seront prochainement rapatriées. Il raconte son quotidien, la mission qu'il doit remplir, les soldats qui l'entourent, la solitude qui l'étreint constamment.

La lecture de Jonquille a été une expérience abrupte.
La première page du livre est splendide, et fait naître les promesses les plus folles. Et puis, le lecteur se retrouve avec un contexte très sommaire au coeur de l'Afghanistan, aux côtés de soldats qui ont leur propre jargon, leurs propres codes, et les quelques définitions apportées sont un peu maigres pour nous donner les clefs de ce quotidien aride.

Ce qu'il faut également souligner, c'est que le récit de Jean Michelin est avant tout un témoignage. Il n'est pas construit à la manière d'un roman, les faits y sont relatés à la manière d'un journal de bord, sans présenter au lecteur les faits saillants, sans se concentrer sur les événements les plus violents, qui, d'une certaine façon, sont racontés avec la même précision que les journées vides, les journées d'attente et d'efforts vains.

A cet égard, j'ai été déstabilisée par cette lecture qui m'a donné le sentiment d'avoir été écrite par un militaire pour les militaires, et non pour partager avec le pus grand nombre une expérience qui n'est habituellement pas dite, qui reste retranchée de l'espace public et dont on parle peu, alors qu'elle donne à voir des hommes qui souffrent, avec ce que cela présente d'universel.

Néanmoins, avec le recul, je me demande s'il ne faut pas voir dans Jonquille une version actuelle de l'absurde de guerre, à travers les yeux d'un homme dont le métier est de la faire, ce qui apporte une densité supplémentaire au récit. 

Pour vous si...
  • Vous ne serez pas trop déçu de ne pas croiser une seule fleur dans le roman ;
  • Vous vous demandez bien ce qui s'est passé en Afghanistan en 2012.

Morceaux choisis

"C'est la première fois que je vois un truc parel. Quand j'étais OMLT il y a deux ans, un groupe Milan du bataillon de l'époque a laissé deux postes de tir sur une position, tellement ils avaient la paille au cul."

"J'aimerais pouvoir dire que je les connaissais bien. Je peux dire que j'aurais aimé les connaître mieux."

"Les rituels ont souvent de drôles d'origines, et l'affection que leur portent les soldats est authentique. Ils ne font pas partie de la routine mais servent à marquer le passage du temps. J'aime croire que tout le monde, dans ce bien curieux pays, avait ses petits rituels, individuels et collectifs, avant de partir en opération."

Note finale
2/5
(pas mal)

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