mardi 9 octobre 2018

Quand Dieu boxait en amateur, Guy Boley

Guy Boley a eu le privilège d'intégrer la sélection d'automne des 68, alors que son livre est un deuxième roman, après le foudroyant Fils du feu qui m'avait époustouflée. Tant mieux, car les règles sont aussi faites pour être contournées quelquefois (sauf celles du code de la route, on ne plaisante pas avec ça). 


Libres pensées...

Le narrateur nous raconte son père, né et mort à la même adresse, à quelques étages d'écart. Il raconte l'enfance de cet homme, son amitié avec un autre enfant très différent, mais que l'intérêt pour la lecture avait réunis un temps, le premier étant passionné par la boxe, l'autre se découvrant sur le tard une vocation et entrant dans les ordres.
Le récit se centre autour d'un épisode particulier, lorsque l'abbé propose au boxeur de participer à l'adaptation d'une pièce de théâtre religieuse.

Le roman de Guy Boley déborde de tendresse, de jolis mots et compose une peinture du milieu rural susceptible de créer un sentiment de nostalgie à l'égard d'une période proche, et pourtant révolue (ce que je considère toujours avec vigilance, en tant que farouche détractrice du "c'était mieux avant").

Et puis, bien sûr, il y a la plume de Guy Boley, qui est d'une délicatesse absolue. Dans Fils du feu, les mots fusaient, crépitaient de toutes parts, c'était un spectacle éblouissant, un feu d'artifice, un travail de forge sous nos yeux. Quand Dieu boxait en amateur a sans doute plus de réserve, de retenue, il n'y a pas la même exubérance et la même fougue jouant des mots, on y trouve une prose plus paisible, qui prête à sourire, qui berce. J'ai goûté cette écriture moins luxuriante, au cachet plus bucolique, plus discret, même si, in fine, elle n'a pas provoqué chez moi la même émotion que celle de Fils du feu, qui m'avait profondément marquée.

Quand Dieu boxait en amateur est un texte plus mesuré, l'auteur y joue du langage avec de l'entrain, bien entendu, mais les images qu'on y trouve sont moins  grandioses, à mon sens. Mais il coule, il est très agréable, ouvre une page de passé où il fait bon vivre, et l'on s'y plaît. Et, surtout, l'amour du père porte le roman avec douceur et sensibilité.


Pour vous si...
  • Vous êtes amateur de textes poétiques
  • Vous vous demandez comment conjuguer boxe, théâtre et religion

Morceau choisi

"Il faut que les gens meurent pour que leur linceul devienne ce palimpseste où leur vie fut écrite avec eur destinée, et non avec celle qu'on leur avait, de leur vivant, forgée."


Note finale
3/5
(cool)

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