mercredi 10 octobre 2018

Une mère modèle, Pierre Linhart

Une mère modèle est le dernier premier roman de la session de début d'année des 68 premières fois, reçu cet été, et qui m'attendait gentiment dans ma bibliothèque.
L'auteur, Pierre Linhart, est scénariste et réalisateur. 


Libres pensées...

Florence est répétitrice de chant. Son conjoint, William, est professeur de littérature, et vit six mois par an aux Etats-Unis. Pendant cette période, elle s'occupe seule de leur fils Joachim, avec lequel elle entretient une relation complexe. Le jour où Joachim rencontre Moussa, qui devient son ami, Florence projette sur cet enfant de 10 ans une foule de sentiments qu'elle n'a pu projeter sur son fils, entreprend de lui apprendre le piano, de lui faire des présents, sous l'oeil accusateur de son fils, et bientôt de William.

Drôle d'histoire que celle d'Une mère modèle !

Le récit s'ouvre sur une famille confrontée à un choix - quitter Paris pour s'installer à New York, ou garder une vie partagée entre les deux continents -, mais qui semble tout avoir pour être heureuse, et à mesure que les pages se tournent, elle apparaît de plus en plus fragile, de guingois.

L'intrigue est vécue depuis le point de vue de Florence en particulier, qui s'interroge, se sent seule, a des élans envers Moussa qu'elle analyse après-coup, elle devine cette envie de le sauver, son incompréhension du caractère capricieux et gâté de son fils, elle peut démontrer par moment une certaine clairvoyance à l'égard de la situation et de ses propres actes.

Mais elle agit aussi inconsidérément : s'engage dans un adultère alors qu'elle donne l'impression d'être très amoureuse de son mari, réagit parfois vivement, a des mots durs envers son fils...

On devine rapidement la double personnalité de cette protagoniste déchirée par la voix intérieure qui la pousse à compromettre ce qui constitue son équilibre.

Face à elle, deux petits garçons avec leurs propres maux, leurs propres égoïsmes et leurs propres besoins d'amour et d'attention, qu'il s'agisse de Joachim, sur lequel Florence pose un regard défiant, ou Moussa, auquel elle donne raison d'instinct.

Le lecteur peut être dérouté par cette histoire atypique, d'une mère qui se défie de son propre enfant, qui lui en préfère un autre, et qui est consciente de l'injustice de la situation, qui fait sa propre introspection et se condamne la première.

En arrière-plan, la dislocation d'une famille actuelle où chaque membre est en proie aux affres de l'éloignement et de la solitude. Ce roman m'a laissé de l'amertume, comme un goût de tristesse qui ne s'explique pas.


Pour vous si...
  • Vous vous demandez bien qui a décidé qu'il fallait aimer ses enfants, et les préférer aux autres
  • Vous seriez du genre à laisser sa chance à Michel

Note finale
3/5
(cool)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire