Le premier roman de la semaine est celui de Cécile Balavoine (aucun rapport avec Daniel, visiblement).
On y parle musique, c'est chic! (comme les non smoking flights d'Air France).
Libres pensées...
Depuis son plus jeune âge, Cécile est passionnée par Mozart, avec lequel elle entretient un lien aussi singulier que puissant.
Adulte, elle fait la rencontre d'un chef d'orchestre, et noue avec lui une relation amoureuse atypique, persuadée qu'il lui est envoyée par Mozart.
Ce premier roman de Cécile Balavoine est éminemment romantique et lyrique. A mesure que se noue la romance entre la protagoniste et le chef d'orchestre, des incursions dans le passé nous disent comment s'est construite la passion de cette dernière pour Mozart, sa fascination qui l'a conduite à vouloir fouler les lieux qu'il avait foulés, à voir dans sa vie des signes envoyés par lui et témoignant du lien particulier qui s'était créé entre eux, à des siècles d'écart.
La perspective, bien entendu, semble ésotérique, pourtant l'on se laisse bercer par cet amour étrange, aussi profond qu'inexplicable, et qui bientôt trouve corps dans la relation d'abord très platonique entre les deux personnages principaux.
Maestro, à bien des égards, ressemble à un manuscrit intime, à un journal très personnel, fait de pensées et de doutes, sur la vie, sa famille, sa relation à son père en particulier qui interloque, à la musique, dont elle aurait voulu faire sa vie et qu'un échec scolaire a condamné à n'exister pour elle qu'en arrière-plan, du moins l'a-t-elle cru d'abord lorsqu'il lui a fallu chercher une autre voie.
Le roman, qui laisse un souvenir léger et doux, a quelque chose d'un peu mystérieux, dont on ne se défait pas. Une jolie lecture, par ces temps caniculaires!
Pour vous si...
- Vous êtes un romantique dans l'âme
- Vous ne jurez que par la petite musique de nuit
Morceaux choisis
"Ce soir-là, à quinze ans, tout s'effondre. Cécile c'est l'ombre, la cécité. Mon père me décille. Cécile sans cils. Il m'ouvre les yeux sur ma propre noirceur devant un homme que je ne connais même pas. Je suis l'obscurité. Et je m'effondre sans que personne ne le devine. Pourtant tout s'éclaire tout à coup. Ce que depuis toujours je pressentais : ma noirceur, sa lumière. Papa ne voit pas sa maladresse, aveuglé par la fierté d'avoir deux filles dont il a fait les génitrices de son propre clair-obscur. La seule question qui bat à mes tympans : pourquoi à moi le noir?"
"J'échoue. J'entre au lycée normal. La vie de musique, les instruments qu'on accorde, le monde entier, les lumières, l'homme en noir et par qui tout arrive, cela n'existe plus. Cela ne sera pas. Jamais. D'un seul coup, il faut faire taire cela, ce désir-là, le désir de cette vie-là. Il faut le tuer, l'étouffer. Cette vie ne m'appartient pas, elle ne m'appartient plus. Il va falloir tout inventer. Mais quoi? Je ne sais pas, je n'y ai jamais pensé. Tout est sombre tout à coup, et j'avance en aveugle. Il va falloir tout inventer et je ne veux pas, je ne peux pas. Quoi d'autre? Quoi d'autre que la musique et que Mozart?"
"Où êtes-vous lorsque j'allume cette bougie qui vous est destinée? Pourquoi les villes qui nous appellent ne nous veulent-elles jamais ensemble?"
Note finale
3/5
(cool)
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