lundi 25 septembre 2017

Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estes

Voici un roman qui m'a été chaleureusement recommandée par ma sœur. Et comme elle ne vient jamais sur mon blog, je vais pouvoir dire librement tout le mal que j'en pense. 


Libres pensées...

Dans la famille, on a un petit côté intéressé à la cause féministe. Mais on est loin de tomber d'accord sur tout, en la matière. Ce qui ne nous empêche pas de partager quelques lectures.

Le titre du roman de Clarissa Pinkola Estes n'éveillait pas grand intérêt en moi : Femmes qui courent avec les loups, mais qu'est-ce qu'elles foutent?
Mais comme j'adore ma petite sœur, je ne me suis pas limitée à ce détail, et ai entrepris la lecture du livre.

Le projet de Clarissa Pinkola Estes est le suivant : dans les contes populaires de tous pays, elle tâche de cerner le féminin sauvage, cette nature féminine instinctuelle (le mot revient en boucle) que nous, femmes, portons toutes en nous, qu'elle soit ou non assumée, et qui ne demande qu'à s'exprimer.

Ainsi, l'auteur analyse successivement des versions de Barbe-Bleue, Vassilissa la belle, la petite fille aux allumettes, et d'autres encore que je n'avais jamais entendus. Malheureusement, il s'agit là de la partie qui m'a le plus intéressée, car, à l'issue de chaque conte, l'auteur entreprend une analyse qui s'apparente à un commentaire de texte manquant à mon sens de profondeur, une sorte de récit psychologisant, pâle copie des textes de Bruno Bettelheim, finalement assez pauvre.
Les messages transmis sont redondants, l'auteur n'apporte pas de grande nouveauté dans l'appréhension que l'on peut avoir de la condition féminine, et fait référence systématiquement à la Femme Sauvage, figure qui ne m'a, personnellement, pas du tout parlé.
Le concept n'est pourtant pas dénué d'intérêt, mais il m'a semblé que l'auteur profitait de ce contexte pour divulguer des vérités générales et des conseils assez basiques, sans prendre de risque dans l'exercice de sa pensée.

Ce recours récurrent au féminin sauvage, à vrai dire, a même fini par m'agacer, parce qu'il me sembler se référer à une construction sociale, qui certes peut trouver un écho dans les contes, mais que l'auteur exploite de manière un peu grossière. J'imagine que l'on ne manquera pas de me dire que mon féminin sauvage est trop profondément enfoui, refoulé même, et que ça va forcément faire beaucoup de tort à ma pauvre psyché qui souffre car mon féminin sauvage veut s'exprimer et me conduire vers l'émancipation. Moui.
Ou alors, tout ceci est tout à fait inepte, et il y a d'autres choses à faire pour soutenir et faire avancer la cause féministe.

Pour vous si...
  • Vous rêvez de gambader dans les près avec des chiens errants ;
  • Vous êtes à la recherche de votre féminin sauvage.

Morceaux choisis

"Dans le cadre de l'individuation de la femme, il est très important qu'elle établisse une relation avec la nature sauvage. Pour ce faire, elle doit s'aventurer dans l'obscurité, sans pour autant être irrémédiablement prise au piège, capturée, ou tuée à l'aller ou au retour."

"La femme auparavant naïve doit affronter ce qui s'est passé. En assassinant toutes ses épouses "curieuses", Barbe-Bleue tue le féminin créatif, le potentiel de développement d'une existence nouvelle, riche sous tous ses aspects. Le prédateur se révèle particulièrement agressif à l'égard de la nature sauvage féminine. En dernière instance, il cherche à accabler sous son mépris la femme dans sa relation avec son inspiration, sa perspicacité, la poursuite de ses objectifs et peut aller jusqu'à tenter de couper ces liens."

"Si nous devions résumer la Femme Sauvage, nous parlerions de sa façon de réagir, de répondre à la vie."

Note finale
1/5
(flop)

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