Qui est Claire Mabrut ?
D'après Viadéo, une journaliste Free-Lance en région parisienne, une fan d'Apollinaire, d'après Tweeter, ou de Henry James d'après Instagram.
A moins que toutes ces personnes n'en fassent pas qu'une.
En tout cas, Demain m'appartient paraît en janvier, et est signé Claire Mabrut.
Libres pensées...
Eloïse approche de la quarantaine, et sa vie vient de prendre un tournant décisif : elle divorce de Jonathan, son mari rencontré alors qu’elle avait vingt ans, et peu à peu, un vent de changement va souffler sur sa vie. Elle va quitter son boulot et s’essayer au free-lance, apprendre à voyager seule, à profiter de ce que la vie lui offre, et surtout, continuer à chercher un homme avec lequel partager tout cela.
Le récit est constitué des épisodes qui se succèdent dans la vie d’Eloïse, au rythme de ses rencontres amoureuses principalement. Il se passe toujours quelque chose, néanmoins ces rencontres se ressemblent un peu trop pour permettre au lecteur de sentir que l’intrigue progresse. Il n’y a d’ailleurs pas véritablement d’intrigue, puisque le récit tient du journal et n’offre pas de dénouement particulier.
La narratrice est dépeinte de telle sorte que les lectrices puissent la trouver sympathique et s’identifier (elle recherche un homme qui soit à la fois un confident, un ami sur le long terme, et avec lequel elle vive une passion intense) en dépit d’une certaine immaturité. Cependant, la galerie des amies étouffe un peu, on peine à les distinguer entre elles, et ce même sentiment se retrouve dans la liste des hommes que rencontre Eloïse. Il y a trop de personnages, à la psychologie à peine ébauchée.
Ainsi, peu à peu, alors que le sujet était propice à un roman riche, l’histoire se délite, le lecteur est noyé, lassé, l’empathie qui aurait pu bien fonctionner s’étiole à mesure qu’Eloïse s’enlise dans ses mauvais choix et, pour finir, agace. Les bons sentiments ne suffisent pas à donner l’illusion d’une intrigue.
En conclusion, en dépit d’un bon marketing tant dans le choix du titre que de la structure (des titres de chapitres qui « sonnent » bien, et favorisent l’identification en évoquant des lieux communs avec une pointe d’humour : « rendez-vous chez le psy », « comment tuer son boss », « je jouis donc je suis »…) et du synopsis aguicheur (les tribulations d’une quadra d’aujourd’hui), le récit s’apparente bientôt à une longue litanie d’idylles vouées à l’échec, et le lecteur voit s’égrener les portraits d’hommes instables, et se multiplier les déceptions d’Eloïse, à mesure que l’ennui l’envahit.
Pour vous si...
- Vous n'êtes pas rebuté par les références musicales tissant un récit ;
- La lecture d'un journal intime très actuel vous tente.
Morceaux choisis
"Alors voilà, on y est : bonjour, je m’appelle Éloïse, je suis une presque quadragénaire qui, dit-on, ne fait pas son âge. J’aime la vie, l’amour, boire, manger, voyager, passer le dimanche au lit, bouquiner sous un plaid, danser comme une folle et chanter à tue-tête toute seule dans mon salon, pleurer au happy end de L’Arnacoeur avec mes amies (et avant, quand Vanessa Paradis et Romain Duris rejouent la scène finale de Dirty Dancing, évidemment). Et ma fameuse #newlife, je vais vous la raconter. Sans fards ni filtres. Life begins at the end of your comfort zone, il paraît."
Note finale
2/5
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