Le prochain roman de la sélection du Grand Prix des Lectrices n'est pas joyeux-joyeux, puisqu'il y est question de la mort de la fille de l'auteur à l'âge de 23 ans.
Le livre parfait pour retrouver le sourire par cet été maussade, donc.
L'auteur raconte sa fille Agathe, atteinte de mucoviscidose, et avec elle, son long combat pour vivre, jusqu'à ce que la maladie l'emporte, en août 2007. Agathe a alors 23 ans.
Le roman est rédigé de telle sorte que s'alternent les passages de narration, et les souvenirs plus intimes, constitués notamment de dialogues avec Agathe. Il se présente globalement comme une sorte de journal, où les époques se mélangent parfois, et qui relate la vie d'Agathe, passée surtout dès son adolescence dans des chambres d'hôpital, entre Paris et Oléron, l'île de son cœur où elle a voulu que ses cendres soient dispersées.
Il y est question de sa force, de sa vivacité, de ses projets aussi, de sa volonté de vivre comme les autres jeunes de son âge, mais aussi de l'indéfectible soutien qu'elle a été pour ses proches, eux qui attendaient qu'elle aille mieux, qu'elle adresse un sourire, qu'elle soit enfin rétablie.
L'auteur ne s'accorde aucune concession, et ne passe pas sous silence les reproches que sa fille a pu lui adresser, qui l'ont touché au cœur, son investissement excessif dans son travail, ses absences, son rôle dans la destruction de la famille qui était un socle pour elle.
La lecture est éprouvante, les regains d'espoir continuellement condamnés, la proximité créée avec Agathe dangereuse, car l'issue est connue dès les premières pages du roman, si bien qu'il est douloureux de faire sa connaissance, d'assister à sa lutte, à ses aspirations, à ses coups de gueule et à ses fous rires, à la mobilisation de ses proches, à la façon dont une jeune fille appréhende et prépare sa propre mort.
Le roman de Didier Pourquery est extrêmement personnel, terriblement intime, il avance tête nue sur un champ miné, on lit la tendresse infinie qu'il porte à sa fille qu'il cherche encore partout.
Il revisite une histoire bien connue dans laquelle se distille une nostalgie douce et pourtant foudroyante, où le lecteur n'est autre qu'un témoin impuissant, légèrement voyeur, au point que l'on peut questionner la légitimité de son regard sur la vie et la mort d'Agathe.
"Un soir, toute pâle, branchée sur ton respirateur, perfusée, fiévreuse, tu me donnes une lettre dans une enveloppe cachetée, "à lire dans l'avion du retour". Dans ces deux pages tu décris tes angoisses...à mon sujet! Tu montres dans ces lignes que tu as parfaitement compris mon état mental, ma confusion et tu me demandes de faire attention à moi, de croire à la vie, qui peut être merveilleuse. Tu as écrit ce mot : "merveilleuse". Tu m'encourages, tu soulignes que tu as besoin de moi en forme, de mon humour, de mon entrain...
Je lis cette lettre alors que l'avion survole la mer, au-dessus de la presqu'île.
Tu es en bas. Tu attends."
"La greffe est une maladie, on nous l'a souvent répété. Il faut le savoir pour se soigner, rester vigilant. Une greffe est aussi une renaissance rythmée d'une suite de combats et de victoires."
Le livre parfait pour retrouver le sourire par cet été maussade, donc.
Le synopsis
L'auteur raconte sa fille Agathe, atteinte de mucoviscidose, et avec elle, son long combat pour vivre, jusqu'à ce que la maladie l'emporte, en août 2007. Agathe a alors 23 ans.
Mon avis
Le roman est rédigé de telle sorte que s'alternent les passages de narration, et les souvenirs plus intimes, constitués notamment de dialogues avec Agathe. Il se présente globalement comme une sorte de journal, où les époques se mélangent parfois, et qui relate la vie d'Agathe, passée surtout dès son adolescence dans des chambres d'hôpital, entre Paris et Oléron, l'île de son cœur où elle a voulu que ses cendres soient dispersées.
Il y est question de sa force, de sa vivacité, de ses projets aussi, de sa volonté de vivre comme les autres jeunes de son âge, mais aussi de l'indéfectible soutien qu'elle a été pour ses proches, eux qui attendaient qu'elle aille mieux, qu'elle adresse un sourire, qu'elle soit enfin rétablie.
L'auteur ne s'accorde aucune concession, et ne passe pas sous silence les reproches que sa fille a pu lui adresser, qui l'ont touché au cœur, son investissement excessif dans son travail, ses absences, son rôle dans la destruction de la famille qui était un socle pour elle.
La lecture est éprouvante, les regains d'espoir continuellement condamnés, la proximité créée avec Agathe dangereuse, car l'issue est connue dès les premières pages du roman, si bien qu'il est douloureux de faire sa connaissance, d'assister à sa lutte, à ses aspirations, à ses coups de gueule et à ses fous rires, à la mobilisation de ses proches, à la façon dont une jeune fille appréhende et prépare sa propre mort.
Le roman de Didier Pourquery est extrêmement personnel, terriblement intime, il avance tête nue sur un champ miné, on lit la tendresse infinie qu'il porte à sa fille qu'il cherche encore partout.
Il revisite une histoire bien connue dans laquelle se distille une nostalgie douce et pourtant foudroyante, où le lecteur n'est autre qu'un témoin impuissant, légèrement voyeur, au point que l'on peut questionner la légitimité de son regard sur la vie et la mort d'Agathe.
Pour vous si...
- Vous avez été sensible à Nuit de Septembre ou à Camille, mon envolée
Morceaux choisis
"Un soir, toute pâle, branchée sur ton respirateur, perfusée, fiévreuse, tu me donnes une lettre dans une enveloppe cachetée, "à lire dans l'avion du retour". Dans ces deux pages tu décris tes angoisses...à mon sujet! Tu montres dans ces lignes que tu as parfaitement compris mon état mental, ma confusion et tu me demandes de faire attention à moi, de croire à la vie, qui peut être merveilleuse. Tu as écrit ce mot : "merveilleuse". Tu m'encourages, tu soulignes que tu as besoin de moi en forme, de mon humour, de mon entrain...
Je lis cette lettre alors que l'avion survole la mer, au-dessus de la presqu'île.
Tu es en bas. Tu attends."
"La greffe est une maladie, on nous l'a souvent répété. Il faut le savoir pour se soigner, rester vigilant. Une greffe est aussi une renaissance rythmée d'une suite de combats et de victoires."
Note finale
3/5
(émouvant)
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