Une biographie de Churchill, oh oui!!!
Biographie, certes, mais pas n'importe laquelle!
Il faut dire que l'on a tellement écrit sur Churchill qu'il est difficile de ne pas se pencher sur le sujet sans faire du réchauffé. Pour cette raison, l'auteur choisit un angle spécifique, celui de la relation de Winston à son père, et la façon dont elle a influencé son parcours.
Dès lors que l'on s'intéresse à Churchill, en effet, le sujet a tôt fait de surgir : Winston a été une grande déception pour son père qui ne s'est pas privé de le lui faire sentir, cet homme qui est devenu le plus célèbre de Grande-Bretagne en son temps, et est encore considérée aujourd'hui comme une figure majeure du XXe siècle, et en particulier de la Seconde Guerre Mondiale.
Dès lors, explorant l'histoire de Winston depuis cet angle de vue, l'auteur relate longuement la jeunesse de Churchill, ses relations avec son entourage, à commencer par son père, mais également avec sa mère, et l'influence qu'elle eu sur son fils, y compris du fait de ses interventions en sa faveur auprès des notables qu'elle connaissait bien. Winston se révèle en effet un enfant et un adolescent indocile, insolent, peu enclin à l'étude et à la discipline, et déjà peu avare de bons mots et de traits d'esprit.
Naturellement, on s'attarde peu sur les "faits de guerre" tardifs de Churchill, dans la mesure où l'empreinte du père se fait moindre, et que sa disparition rend obsolète la poursuite de l'analyse, bien que l'auteur souligne les accomplissements de Winston dans une ligne instaurée dès son enfance, selon laquelle il lui fallait prouver qu'il pouvait devenir quelqu'un, et qu'il n'était pas l'incapable que son père voyait en lui.
Le récit est intéressant, la prose s'envole par moment, l'auteur se montrant prompt à faire de l'humour et à exprimer une proximité et une affection envers la figure de Churchill, ce qui rend cette biographie plus chaleureuse et moins orthodoxe que d'autres plus rigoureuses et classiques.
Et, bien sûr, cette relation entre père et fils demeure fascinante, et, en dépit de la souffrance qu'elle a pu causer de part et d'autre (surtout d'autre), elle ne manque pas de cocasserie.
"Ce fut d'abord cela, le grand Churchill, un petit bout d'homme, un roquet au poil roux, une ambition furibonde dans le dortoir vide d'un collège anglais. Un fils à papa et un autodidacte. Un outsider. Un éternel intrus. Un cancre. A douze ans, il écrit à sa mère : "Lorsque je n'ai rien à faire, ça ne me gêne pas du tout de travailler un peu, mais lorsque j'ai le sentiment qu'on me force la main, c'est contraire à mes principes." " (*_* Fabuleux...)
"Il y a, chez lui, outre sa lucidité et son grain de folie héréditaire, un alliage de volonté et de fatalisme qui n'appartient qu'à lui."
"Méprisé par son père, il a longtemps pensé qu'il n'aurait pas les moyens de son ambition. Il devine aujourd'hui que ses moyens sont parfois au-dessus de ses ambitions, ce qui est une autre forme d'impuissance. Il se désespère toujours de ne pas réussir à imposer une idée - la sienne -, ne doutant pas d'avoir raison contre l'avis de tous. En même temps, toute idée partagée le dégoûte un peu. Il sent qu'elle n'est plus vraie. Il n'est démocrate que par défaut, parce que c'est plus convenable. Cette rage éphémère d'impuissance ne le quittera jamais."
"Il lui parle du mariage de son frère avec lady Gwendoline Bertie mais aussi de politique - c'est plus fort que lui - et il ne manque pas de l'effrayer en lui contant sa dernière mésaventure : il vient d'échapper à un incendie, oui, en pleine nuit, oh dear, dans le manoir de son ami Freddy Guest à Burley-on-the-Hill! Adorateur du feu et pompier dans l'âme, Winston a sauvé des flammes une toile de maître et un chat. My hero! (Je suis éblouie devant un tel sens pratique combiné à un sens remarquable de la priorité <3 )
Libres pensées...
Biographie, certes, mais pas n'importe laquelle!
Il faut dire que l'on a tellement écrit sur Churchill qu'il est difficile de ne pas se pencher sur le sujet sans faire du réchauffé. Pour cette raison, l'auteur choisit un angle spécifique, celui de la relation de Winston à son père, et la façon dont elle a influencé son parcours.
Dès lors que l'on s'intéresse à Churchill, en effet, le sujet a tôt fait de surgir : Winston a été une grande déception pour son père qui ne s'est pas privé de le lui faire sentir, cet homme qui est devenu le plus célèbre de Grande-Bretagne en son temps, et est encore considérée aujourd'hui comme une figure majeure du XXe siècle, et en particulier de la Seconde Guerre Mondiale.
Dès lors, explorant l'histoire de Winston depuis cet angle de vue, l'auteur relate longuement la jeunesse de Churchill, ses relations avec son entourage, à commencer par son père, mais également avec sa mère, et l'influence qu'elle eu sur son fils, y compris du fait de ses interventions en sa faveur auprès des notables qu'elle connaissait bien. Winston se révèle en effet un enfant et un adolescent indocile, insolent, peu enclin à l'étude et à la discipline, et déjà peu avare de bons mots et de traits d'esprit.
Naturellement, on s'attarde peu sur les "faits de guerre" tardifs de Churchill, dans la mesure où l'empreinte du père se fait moindre, et que sa disparition rend obsolète la poursuite de l'analyse, bien que l'auteur souligne les accomplissements de Winston dans une ligne instaurée dès son enfance, selon laquelle il lui fallait prouver qu'il pouvait devenir quelqu'un, et qu'il n'était pas l'incapable que son père voyait en lui.
Le récit est intéressant, la prose s'envole par moment, l'auteur se montrant prompt à faire de l'humour et à exprimer une proximité et une affection envers la figure de Churchill, ce qui rend cette biographie plus chaleureuse et moins orthodoxe que d'autres plus rigoureuses et classiques.
Et, bien sûr, cette relation entre père et fils demeure fascinante, et, en dépit de la souffrance qu'elle a pu causer de part et d'autre (surtout d'autre), elle ne manque pas de cocasserie.
Pour vous si...
- Vos parents n'ont jamais placé le moindre espoir en vous.
- A l'inverse, votre progéniture vous afflige. Reprenez-vous, et pensez à Churchill : tout peut advenir. Préparez tout de même un plan B, il n'y a pas non plus pléthore de Churchill par décennie.
Morceaux choisis
"Ce fut d'abord cela, le grand Churchill, un petit bout d'homme, un roquet au poil roux, une ambition furibonde dans le dortoir vide d'un collège anglais. Un fils à papa et un autodidacte. Un outsider. Un éternel intrus. Un cancre. A douze ans, il écrit à sa mère : "Lorsque je n'ai rien à faire, ça ne me gêne pas du tout de travailler un peu, mais lorsque j'ai le sentiment qu'on me force la main, c'est contraire à mes principes." " (*_* Fabuleux...)
"Il y a, chez lui, outre sa lucidité et son grain de folie héréditaire, un alliage de volonté et de fatalisme qui n'appartient qu'à lui."
"Méprisé par son père, il a longtemps pensé qu'il n'aurait pas les moyens de son ambition. Il devine aujourd'hui que ses moyens sont parfois au-dessus de ses ambitions, ce qui est une autre forme d'impuissance. Il se désespère toujours de ne pas réussir à imposer une idée - la sienne -, ne doutant pas d'avoir raison contre l'avis de tous. En même temps, toute idée partagée le dégoûte un peu. Il sent qu'elle n'est plus vraie. Il n'est démocrate que par défaut, parce que c'est plus convenable. Cette rage éphémère d'impuissance ne le quittera jamais."
"Il lui parle du mariage de son frère avec lady Gwendoline Bertie mais aussi de politique - c'est plus fort que lui - et il ne manque pas de l'effrayer en lui contant sa dernière mésaventure : il vient d'échapper à un incendie, oui, en pleine nuit, oh dear, dans le manoir de son ami Freddy Guest à Burley-on-the-Hill! Adorateur du feu et pompier dans l'âme, Winston a sauvé des flammes une toile de maître et un chat. My hero! (Je suis éblouie devant un tel sens pratique combiné à un sens remarquable de la priorité <3 )
Note finale
2/5
(pas mal)
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