mercredi 15 août 2018

Comment vivre en héros, Fabrice Humbert

Au hasard de la blogosphère, j'avais lu des avis très enthousiastes au sujet de Comment vivre en héros? J'avais cependant été peu réceptive à un autre roman de Fabrice Humbert, Eden utopie. Bravant la malédiction de la mauvaise première impression, je me suis mise en selle et me suis attelée à ce roman de 2017. 


Libres pensées...

A seize ans, Tristan Rivière abandonne son entraîneur de boxe dans le métro, alors qu'il est agressé par trois jeunes hommes. Dans les yeux de son père, il devient un lâche, et associera cette image à son identité.
Dix ans plus tard, dans un train, il vient au secours d'une jeune femme agressée elle aussi par une bande. Aux yeux de Marie et de son entourage, il est alors un héros.
A l'aune de ces deux événements fondateurs, Tristan tâchera de trancher en faveur de l'héroïsme dans ses choix, mais ne parviendra pas à se tenir à l'écart des désillusions de la vie quotidienne.

J'ai été surprise et conquise par le roman de Fabrice Humbert.
Le thème, il faut dire, m'interpelle particulièrement : devient-on un héros, ou un lâche, selon le comportement que l'on adopte au cours de trente-huit secondes ?
L'époque est-elle aux héros, et de quelle étoffe sont-ils faits ?

Comment vivre en héros peut, à certains égards, ressembler à un récit initiatique, ou à un de ces livres dont vous êtes le héros, car l'auteur nous livre parfois les différentes versions de la vie de Tristan en fonction des options qui s'offrent à lui, et qu'il ne peut évaluer qu'en un très court laps de temps. Intervenir face à une bande de voyous, ou jouer l'ignorant et ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas ? Tendre la main à sa fille qui le déteste mais se retrouve enlisée dans une situation inextricable ? Répondre aux avances de cette femme qui semble le trouver si séduisant ?

Les protagonistes ont cela de particulier qu'ils ne sont pas infaillibles, et nous apparaissent, Tristan le premier, sous l'ensemble de leurs jours, bons comme mauvais, ils ne répondent pas à un adjectif unique, ils peuvent être lâches un jour, courageux le lendemain, ils peuvent changer, ils peuvent faire un autre choix. Si certains événements sont irréversibles, il est possible chaque nouveau jour de décider de qui l'on sera, et c'est ce que tâche de faire Tristan, réalisant que rien n'est acquis, que tout est à refaire chaque jour.
Il y a quelque chose de la détresse de Sisyphe dans ce texte, un noeud serré fait d'espoirs et de résignations humains, et c'est cela, je crois, qui m'a parlé, qui a fait écho à des questions essentielles. Comment peut-on vivre en héros, comment peut-on simplement être quelqu'un de bien ? Fabrice Humbert dessine des hypothèses, des pistes, mais nous laisse maîtres de décider de ce que nous voulons voir.

Pour vous si...
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Note finale
3/5
(cool)

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