En ces temps de course effrénée au toujours plus et d'insatisfaction chronique, je me suis tournée vers une saine lecture, dans l'espoir d'y trouver la solution à tous mes maux, et à ceux de mes pairs.
Dans cet essai, Pierre Rabhi nous raconte son parcours sous l'éclairage du choix qu'il a fait dès la fin des années 1950, de renoncer à l'opulence pour vivre dans la sobriété, en se recentrant pour cela sur ses besoins essentiels, et en tournant le dos au consumérisme outrancier dont il percevait qu'il contenait les germes de sa propre destruction, et de l'impasse dans laquelle se retrouvait immanquablement l'humanité confrontée à un monde fait de ressources limitées, à l'impossibilité et à l'absurdité de la croissance exponentielle et infinie.
Conformément à mes attentes, j'ai trouvé dans ce petit livre une matière percutante, invitant à réfléchir sur nos habitudes et nos désirs profondément ancrés dans un quotidien dont on s'imagine facilement qu'il n'y existe aucune alternative.
L'auteur expose avec clarté un raisonnement fondé sur le bon sens, démontrant de manière intelligible l'absurdité de nos modes de vie, qui, pris individuellement, ne nous semblent sans doute pas de nature à mettre à mal nos sociétés modernes, mais considérés collectivement, s'avèrent tout à coup insoutenables dans un environnement limité : ainsi perçoit-on le contre-sens contenu dans le terme "d'économie" tel qu'employé actuellement, la folie égoïste à l'oeuvre dans l'exploitation court-termiste des ressources naturelles et le gâchis qui en résulte le plus souvent, l'auto-destruction à laquelle nous sommes promis si nous persistons dans nos ambitions individualistes d'une consommation toujours plus rapide et plus vorace.
A ces constats, l'auteur oppose l'expérience personnelle qu'il a menée depuis des décennies, prouvant par là même qu'une existence faite de modération et d'une connexion plus forte avec la nature n'est pas décevante, et peut faire accéder au bonheur plus sûrement encore qu'une frénésie consommatrice.
Les anecdotes qu'il rapporte sont édifiantes : l'incompréhension à laquelle il fait face est drolatique, lorsqu'il insiste auprès de son banquier pour acquérir un terrain apparemment peu propice à la culture, plutôt qu'un autre plus grand et plus fertile, plus cher aussi, pour des raisons comme la lumière, les projections que sa compagne et lui peuvent faire dans ce lieu, l'apaisement qu'ils y éprouvent.
L'approche proposée m'a paru des plus intéressantes, parce qu'elle ne verse pas dans le discours moralisateur et paternaliste, elle est au contraire pédagogue et simple : c'est le bon sens qui guide les conclusions de l'auteur, sur lesquelles il est difficile, à l'heure actuelle, de ne pas tomber d'accord.
Reste néanmoins à renoncer au MacDo pour pouvoir appliquer les principes premiers énoncés par Pierre Rabhi ; je vais donc y réfléchir encore un peu avant de prendre une décision hâtive.
"Pour un esprit naïf, l'économie est cet art magnifique dont la raison d'être est de gérer et de réguler les échanges et la répartition des ressources, avec le minimum de dissipation et pour le bien de tous, en évitant les dépenses inutiles, excessives, qui porteraient atteinte au patrimoine vital ; l'avarice comme le gaspillage lui sont contraires."
"Modération comme principe de vie et modération comme expérience intérieure constituent l'avers et le revers d'une seule et même quête de sens et de cohérence."
"Changer de paradigme signifie, selon nos aspirations, mettre l'humain et la nature au cœur de nos préoccupations et tous nos moyens à leur service."
"La gouvernance politique se contente de dispositifs sociaux de substitution, comme d'une sorte d'aumône institutionnalisée. A cela s'ajoute l'assistance apportée par les institutions caritatives : Emmaüs, Restos du cœur, ATD Quart Monde, Secours catholique, protestant, populaire, Armée du Salut. Ces élans du cœur suscitent bien entendu notre gratitude, notre admiration, mais contribuent malheureusement à dédouaner les Etats de leur responsabilité, en masquant les symptômes qui devraient permettre un diagnostic plus réaliste, qui inspirerait les décisions radicales et à la hauteur de l'enjeu qu'il est urgent de prendre."
Le synopsis
Dans cet essai, Pierre Rabhi nous raconte son parcours sous l'éclairage du choix qu'il a fait dès la fin des années 1950, de renoncer à l'opulence pour vivre dans la sobriété, en se recentrant pour cela sur ses besoins essentiels, et en tournant le dos au consumérisme outrancier dont il percevait qu'il contenait les germes de sa propre destruction, et de l'impasse dans laquelle se retrouvait immanquablement l'humanité confrontée à un monde fait de ressources limitées, à l'impossibilité et à l'absurdité de la croissance exponentielle et infinie.
Mon avis
Conformément à mes attentes, j'ai trouvé dans ce petit livre une matière percutante, invitant à réfléchir sur nos habitudes et nos désirs profondément ancrés dans un quotidien dont on s'imagine facilement qu'il n'y existe aucune alternative.
L'auteur expose avec clarté un raisonnement fondé sur le bon sens, démontrant de manière intelligible l'absurdité de nos modes de vie, qui, pris individuellement, ne nous semblent sans doute pas de nature à mettre à mal nos sociétés modernes, mais considérés collectivement, s'avèrent tout à coup insoutenables dans un environnement limité : ainsi perçoit-on le contre-sens contenu dans le terme "d'économie" tel qu'employé actuellement, la folie égoïste à l'oeuvre dans l'exploitation court-termiste des ressources naturelles et le gâchis qui en résulte le plus souvent, l'auto-destruction à laquelle nous sommes promis si nous persistons dans nos ambitions individualistes d'une consommation toujours plus rapide et plus vorace.
A ces constats, l'auteur oppose l'expérience personnelle qu'il a menée depuis des décennies, prouvant par là même qu'une existence faite de modération et d'une connexion plus forte avec la nature n'est pas décevante, et peut faire accéder au bonheur plus sûrement encore qu'une frénésie consommatrice.
Les anecdotes qu'il rapporte sont édifiantes : l'incompréhension à laquelle il fait face est drolatique, lorsqu'il insiste auprès de son banquier pour acquérir un terrain apparemment peu propice à la culture, plutôt qu'un autre plus grand et plus fertile, plus cher aussi, pour des raisons comme la lumière, les projections que sa compagne et lui peuvent faire dans ce lieu, l'apaisement qu'ils y éprouvent.
L'approche proposée m'a paru des plus intéressantes, parce qu'elle ne verse pas dans le discours moralisateur et paternaliste, elle est au contraire pédagogue et simple : c'est le bon sens qui guide les conclusions de l'auteur, sur lesquelles il est difficile, à l'heure actuelle, de ne pas tomber d'accord.
Reste néanmoins à renoncer au MacDo pour pouvoir appliquer les principes premiers énoncés par Pierre Rabhi ; je vais donc y réfléchir encore un peu avant de prendre une décision hâtive.
Pour vous si...
- Vous trouvez que ce monde marche sur la tête
- Vous sentez bien que ce désir impérieux de vous dégoter un iPhone 6 a quelque chose d'inquiétant
Morceaux choisis
"Pour un esprit naïf, l'économie est cet art magnifique dont la raison d'être est de gérer et de réguler les échanges et la répartition des ressources, avec le minimum de dissipation et pour le bien de tous, en évitant les dépenses inutiles, excessives, qui porteraient atteinte au patrimoine vital ; l'avarice comme le gaspillage lui sont contraires."
"Modération comme principe de vie et modération comme expérience intérieure constituent l'avers et le revers d'une seule et même quête de sens et de cohérence."
"Changer de paradigme signifie, selon nos aspirations, mettre l'humain et la nature au cœur de nos préoccupations et tous nos moyens à leur service."
"La gouvernance politique se contente de dispositifs sociaux de substitution, comme d'une sorte d'aumône institutionnalisée. A cela s'ajoute l'assistance apportée par les institutions caritatives : Emmaüs, Restos du cœur, ATD Quart Monde, Secours catholique, protestant, populaire, Armée du Salut. Ces élans du cœur suscitent bien entendu notre gratitude, notre admiration, mais contribuent malheureusement à dédouaner les Etats de leur responsabilité, en masquant les symptômes qui devraient permettre un diagnostic plus réaliste, qui inspirerait les décisions radicales et à la hauteur de l'enjeu qu'il est urgent de prendre."
Note finale
3/5
(stimulant)
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