Après l'appel de Pierre Rabhi, un peu de légèreté, avec un roman burlesque de James Morrow, où il est question de lézards géants et de bombe atomique.
Le roman est présenté comme le témoignage de Syms, une longue lettre qu'il écrit à son agente new-yorkaise, Rachel. Car Syms est acteur, et particulièrement connu pour avoir interprété le rôle de monstres tels que Gorgantis dans les films d'horreur hollywoodiens qui connaissent, dans les années 1940, un véritable âge d'or.
Au cours de l'été 1945, Syms est recruté par l'armée pour mener à bien une action de grande ampleur, qui permettrait de remporter le conflit contre le Japon sans recourir à la bombe.
Attention, bouquin déjanté!!
Le synopsis le laissait déjà entendre, mais le récit va vraiment loin : imaginez que la seule alternative à l'usage de la bombe nucléaire soit le recours à des iguanes cracheurs de feu. Déjà, ça envoie du lourd.
Mais ce n'est pas tout : pour pouvoir être maîtrisés, les dits iguanes sont constamment sous sédatif (il ne faudrait pas qu'ils aillent malencontreusement ravager San Francisco du fait d'un trop plein d'énergie), ce qui n'aide guère à convaincre les Japonais que la menace encourue par leur pays est réelle.
Afin de déployer un plan d'intimidation d'un groupe de diplomates japonais, Syms est donc recruté pour faire une démonstration qui ne serait donc qu'un simulacre : lui, déguisé en iguane, incendiant la ville de Yokohama.
Pour en arriver là, il faut d'abord que l'armée parvienne à enrôler Syms, et ce n'est pas chose aisée : les dialogues consacrés à cela sont désopilants.
De manière générale, l'humour est le ressort principal de ce roman fou qui réécrit l'histoire sans scrupule, et n'hésite pas à injecter du rocambolesque dans l'un des passages les plus sombres de l'histoire mondiale du XXe siècle.
Petit bémol, on peut rapidement se sentir perdu au milieu des nombreuses références qui sont faites au cinéma de l'époque, et qui contribuent bien entendu à étoffer le contexte, mais sont autant de noms ésotériques pour un béotien.
Un moment de lecture assez inédit, donc, si tant est que le lecteur joue le jeu, accepte de ne se formaliser de rien, et de repousser toutes les barrières de l'imagination en matière de diplomatie et d'affaires étrangères.
"Ma queue a fouetté le sol dans toutes les directions, renversant les chaises et les corbeilles à papiers. J'ai soudain saisi tout le sens de l'opération Fortune Cookie. En ce bref et lumineux instant, j'ai pensé que Quelle bête brute allait mettre un terme à la guerre dans le Pacifique. Maintenant, je savais ce que c'était que d'être Dieu!"
"Il y a trois règles à respecter pour écrire un scénario, mais une seule face à des flics armés sans humour.
Ne pas essayer d'être drôle."
"Comme moi, Darlène trouvait Siegfried Dagover profondément insupportable, mais elle ressentait une profonde amitié pour sa femme dépressive, Esther, un petit bout de femme naïve, élevée au maïs de l'Iowa, qui peignait des aquarelles innocentes et méritait mieux dans son lit qu'un expatrié allemand monomaniaque aux dents pourries."
Le synopsis
Le roman est présenté comme le témoignage de Syms, une longue lettre qu'il écrit à son agente new-yorkaise, Rachel. Car Syms est acteur, et particulièrement connu pour avoir interprété le rôle de monstres tels que Gorgantis dans les films d'horreur hollywoodiens qui connaissent, dans les années 1940, un véritable âge d'or.
Au cours de l'été 1945, Syms est recruté par l'armée pour mener à bien une action de grande ampleur, qui permettrait de remporter le conflit contre le Japon sans recourir à la bombe.
Mon avis
Attention, bouquin déjanté!!
Le synopsis le laissait déjà entendre, mais le récit va vraiment loin : imaginez que la seule alternative à l'usage de la bombe nucléaire soit le recours à des iguanes cracheurs de feu. Déjà, ça envoie du lourd.
Mais ce n'est pas tout : pour pouvoir être maîtrisés, les dits iguanes sont constamment sous sédatif (il ne faudrait pas qu'ils aillent malencontreusement ravager San Francisco du fait d'un trop plein d'énergie), ce qui n'aide guère à convaincre les Japonais que la menace encourue par leur pays est réelle.
Afin de déployer un plan d'intimidation d'un groupe de diplomates japonais, Syms est donc recruté pour faire une démonstration qui ne serait donc qu'un simulacre : lui, déguisé en iguane, incendiant la ville de Yokohama.
Pour en arriver là, il faut d'abord que l'armée parvienne à enrôler Syms, et ce n'est pas chose aisée : les dialogues consacrés à cela sont désopilants.
De manière générale, l'humour est le ressort principal de ce roman fou qui réécrit l'histoire sans scrupule, et n'hésite pas à injecter du rocambolesque dans l'un des passages les plus sombres de l'histoire mondiale du XXe siècle.
Petit bémol, on peut rapidement se sentir perdu au milieu des nombreuses références qui sont faites au cinéma de l'époque, et qui contribuent bien entendu à étoffer le contexte, mais sont autant de noms ésotériques pour un béotien.
Un moment de lecture assez inédit, donc, si tant est que le lecteur joue le jeu, accepte de ne se formaliser de rien, et de repousser toutes les barrières de l'imagination en matière de diplomatie et d'affaires étrangères.
Pour vous si...
- La perspective d'une révision de l'histoire internationale avec plus de panache, de lézards et de fougue vous ravit
- Vous n'êtes pas trop à cheval sur la précision historique, d'ailleurs
Morceaux choisis
"Ma queue a fouetté le sol dans toutes les directions, renversant les chaises et les corbeilles à papiers. J'ai soudain saisi tout le sens de l'opération Fortune Cookie. En ce bref et lumineux instant, j'ai pensé que Quelle bête brute allait mettre un terme à la guerre dans le Pacifique. Maintenant, je savais ce que c'était que d'être Dieu!"
"Il y a trois règles à respecter pour écrire un scénario, mais une seule face à des flics armés sans humour.
Ne pas essayer d'être drôle."
"Comme moi, Darlène trouvait Siegfried Dagover profondément insupportable, mais elle ressentait une profonde amitié pour sa femme dépressive, Esther, un petit bout de femme naïve, élevée au maïs de l'Iowa, qui peignait des aquarelles innocentes et méritait mieux dans son lit qu'un expatrié allemand monomaniaque aux dents pourries."
Note finale
2/5
(décalé)
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