Les 68 premières fois m'emmènent aujourd'hui à la rencontre de Claire Gondor, et de son premier roman Le cœur à l'aiguille...
La protagoniste, Leïla, coud jour après jour sa robe de mariée, à partir des lettres que lui a adressées son fiancé Dan, envoyé en mission à l'étranger. A mesure que son ouvrage avance, l'histoire de Dan et Leïla nous est relatée à partir de ses souvenirs, et de ce que contient chaque lettre.
L'écriture de Claire Gondor s'adapte d'une certaine façon au récit qu'elle nous livre : pudique, raffinée, elle décrit les états d'âme de Leïla sans verser dans le larmoyant, et pourtant, ses derniers mots nous serrent le cœur.
Il y a de la douceur, de la tendresse dans ces mots, et l'idée sur laquelle se construit la trame est romantique et romanesque à souhait.
Cependant, il m'a semblé que cette douceur était parfois trop protectrice, qu'elle rendait la douleur et la violence lointaines, qu'elle étouffait les émotions, et que le récit aurait gagné à être plus incisif.
De fait, je redoute de ne pas garder longtemps souvenir de l'histoire de Dan et Leïla, alors que la lecture en a été paisible, et ce malgré la part douloureuse qu'elle porte, et ai l'impression de n'avoir fait que les effleurer, les entrevoir un instant.
Je serai néanmoins curieuse de lire d'autres textes de l'auteur, dont la plume et l'imaginaire sont intriguants.
"A bien y réfléchir, ce qui avait tellement touché Leïla, c'était le caractère imprévisible, presque accidentel de cette surprise. Elle n'avait rien réclamé, sa mère avait deviné son désir, et pour une raison inconnue, un attendrissement soudain, un élan d'affection pour sa fille si coquette, y avait cédé. Leïla s'était sentie reconnue, confirmée dans son être, et ce sentiment dépassait la simple satisfaction que l'on éprouve après avoir obtenu l'objet convoité. Ce jour-là, ce qui avait remué en elle quelque chose de l'ordre de la reconnaissance et de la joie tranquille, c'était que sa mère avait pris son émerveillement enfantin devant un bijou de pacotille pour ce qu'il était : une demande d'amour."
"Comment cette idée de se fabriquer une robe de mots était née, Leïla ne saurait le dire. Dès le lendemain, après une nuit de larmes, elle avait su. Su que c'était là la seule manière de panser la béance. De coudre le chagrin. Sans doute avait-il fallu tromper le désespoir. La prostration et le déni n'étaient pas un asile, jamais."
Libres pensées...
La protagoniste, Leïla, coud jour après jour sa robe de mariée, à partir des lettres que lui a adressées son fiancé Dan, envoyé en mission à l'étranger. A mesure que son ouvrage avance, l'histoire de Dan et Leïla nous est relatée à partir de ses souvenirs, et de ce que contient chaque lettre.
L'écriture de Claire Gondor s'adapte d'une certaine façon au récit qu'elle nous livre : pudique, raffinée, elle décrit les états d'âme de Leïla sans verser dans le larmoyant, et pourtant, ses derniers mots nous serrent le cœur.
Il y a de la douceur, de la tendresse dans ces mots, et l'idée sur laquelle se construit la trame est romantique et romanesque à souhait.
Cependant, il m'a semblé que cette douceur était parfois trop protectrice, qu'elle rendait la douleur et la violence lointaines, qu'elle étouffait les émotions, et que le récit aurait gagné à être plus incisif.
De fait, je redoute de ne pas garder longtemps souvenir de l'histoire de Dan et Leïla, alors que la lecture en a été paisible, et ce malgré la part douloureuse qu'elle porte, et ai l'impression de n'avoir fait que les effleurer, les entrevoir un instant.
Je serai néanmoins curieuse de lire d'autres textes de l'auteur, dont la plume et l'imaginaire sont intriguants.
Pour vous si...
- Vous trouvez que le tissu, c'est surfait, et que la véritable audace, c'est Lady Gaga avec sa robe de viande
Morceaux choisis
"A bien y réfléchir, ce qui avait tellement touché Leïla, c'était le caractère imprévisible, presque accidentel de cette surprise. Elle n'avait rien réclamé, sa mère avait deviné son désir, et pour une raison inconnue, un attendrissement soudain, un élan d'affection pour sa fille si coquette, y avait cédé. Leïla s'était sentie reconnue, confirmée dans son être, et ce sentiment dépassait la simple satisfaction que l'on éprouve après avoir obtenu l'objet convoité. Ce jour-là, ce qui avait remué en elle quelque chose de l'ordre de la reconnaissance et de la joie tranquille, c'était que sa mère avait pris son émerveillement enfantin devant un bijou de pacotille pour ce qu'il était : une demande d'amour."
"Comment cette idée de se fabriquer une robe de mots était née, Leïla ne saurait le dire. Dès le lendemain, après une nuit de larmes, elle avait su. Su que c'était là la seule manière de panser la béance. De coudre le chagrin. Sans doute avait-il fallu tromper le désespoir. La prostration et le déni n'étaient pas un asile, jamais."
Note finale
2/5
(pas mal)
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