mardi 17 novembre 2015

La fille du train, Paula Hawkins

La fille du train, c'est un livre que j'ai réservé depuis des mois, et qui n'a eu de cesse de passer de main en main avant de parvenir jusqu'à moi. En cause : son succès fulgurant, depuis sa parution en début d'année, que ce soit dans les pays anglophones ou en France.
Alors, ce battage médiatique est-il mérité, ou avons-nous affaire à un roman-soufflé, qui, tel la brioche qui ne lève pas, se dégonfle à la lecture?
Voici mon point de vue.



Le synopsis

Depuis son divorce de Tom, qui l'a quittée pour une autre femme, Anna, avec laquelle il a eu un enfant sans attendre, Rachel a vu sa vie partir à vau-l'eau. Graduellement, elle a sombré dans l'alcoolisme, à cause de quoi elle a perdu son emploi et ses proches, et elle n'a de cesse de contacter Tom, incapable d'oublier les années qu'elle a passées avec lui.
Hébergée par une amie depuis deux ans, elle lui ment, prétendant qu'elle continue à aller travailler le matin, et elle prend le train à heure fixe pour Londres. Lors de ce trajet journalier, elle s'attache à un couple dont la maison longe la voie ferrée et qu'elle voit vivre lors de chacun de ses passages, et qui incarne pour elle le bonheur parfait, la vie qu'elle avait et qui lui a échappée.
Mais lorsqu'elle surprend une scène interdite, et qu'elle apprend dans la presse, quelques jours plus tard, la disparition de Megan, qui n'est autre que la femme du couple en question, tout se bouscule dans sa tête, les bonnes intentions se mêlent à l'amertume, aux vapeurs d'alcool, aux regrets, et elle décide d'entrer pour de vrai dans la vie de ce couple inconnu et pourtant familier.

Mon avis

Mes attentes étaient forcément élevées, tant le succès du roman est foudroyant, d'ailleurs, même ma bibliothécaire m'en avait dit le plus grand bien. Autant dire, des risques significatifs d'être déçue. Et pourtant, ça n'a pas été le cas!
Le rythme, d'abord, y est pour beaucoup. Je n'ai pas souffert de longueurs, les choses s'enchaînent à merveille, on a le temps de se poser des questions et de bâtir des hypothèses mais l'on ne perd pas patience pour autant.
Ensuite, et surtout, les personnages. Bien sûr, c'est un thriller, et je devrais parler de l'intrigue avant toute chose. Mais très franchement, je pense que ce sont ses personnages qui portent le livre avant tout, ce qui le distingue d'autres romans du genre où les protagonistes sont parfois fades, car j'ai souvent le sentiment en lisant des thrillers que c'est l'intrigue, et le mystère qui la sous-tend, qui prime avant tout, au détriment de ses protagonistes.
Rachel est captivante, l'auteur dépeint avec beaucoup de réalisme son problème d'alcoolisme sans verser dans une caricature grossière, et cette figure de femme brisée au point d'être par tous qualifiée d'épave, est touchante. De manière générale, il m'a semblé que les personnages étaient suffisamment ambivalents pour nourrir l'intrigue, et pour paraître denses, consistants. Anna en est un exemple frappant, mais c'est aussi le cas de Megan, de Scott...
Un très bon thriller, en somme!


Pour vous si...
  • Vous êtes du genre à soupçonner tout ce qui peut se cacher derrière le vernis social
  • Vous avez d'ailleurs bien aimé des romans comme Avant d'aller dormir ou Les apparences
  • Vos choix amoureux vous portent toujours sur les mauvais garçons - rien à faire, les badboys auront votre peau

Morceaux choisis

"Je n'ai jamais compris ceux qui peuvent écarter sans le moindre remords le mal qu'ils font autour d'eux en suivant leur cœur. Qui a dit qu'il était bon de suivre son cœur? C'est de l'égoïsme pur, un besoin égocentrique de les avoir tous à ses pieds. La haine monte en moi. Si je voyais cette femme en ce moment même, si j'avais Jess en face de moi, je lui cracherais au visage."

"Soyons francs, encore aujourd'hui, la valeur d'une femme se mesure à deux choses : sa beauté ou son rôle de mère. Je ne suis pas belle, et je ne peux pas avoir d'enfant. Je ne vaux rien."


Note finale
3/5
(très cool)

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