De passage en Suisse, ma disposition naturelle et viscérale à la panique provoquée par un manque de livres s'est subitement manifestée, et m'a conduite jusqu'à un Relay où j'ai jeté mon dévolu sur un petit roman que j'ai beaucoup vu passer sur la blogosphère dernièrement : Le liseur du 6h27.
Un concentré de bonne humeur, promettait-on.
Ça tombait bien, c'était justement ce dont j'avais besoin.
Le protagoniste est un jeune homme aux parents sadiques, qui l'ont affublé du doux nom de Guylain Vignolles, provoquant l'hilarité par le biais de l'habile contrepèterie de circonstance (Vilain Guignol). Le roman s'ouvre sur ce triste constat.
Pendant la première moitié du livre, nous découvrons donc Guylain, qui passe ses journées auprès de la Chose - cette machine monstrueuse où terminent les livres qui n'ont pas été vendus - et se plaît à lire aux autres passagers, le matin, dans le RER, une page d'un ouvrage qu'il transporte au hasard dans son sac.
Un jour, il découvre une clef dans son wagon, qui contient des écrits inédits, lesquels aiguisent sa curiosité pour leur auteur, Julie, une mystérieuse dame-pipi officiant dans la banlieue parisienne...
La lecture de ce roman m'a laissée assez mitigée. Tout d'abord, la mise en place du contexte est relativement longue : plus de cent pages avant que l'intrigue ne prenne véritablement corps (sur deux cents pages, c'est audacieux...).
Ensuite, j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à un assemblage d'ingrédients qui "fonctionnent", que le grand public (dont je fais aussi partie, il n'y a là aucune condescendance de ma part!) apprécie habituellement, mais qui manque de charme pour finir, car le procédé est un peu grossier à mon goût: l'humour employé fait sourire, les vieilles dames sont bien entendu attachantes, les personnages se caractérisent globalement par un trait saillant et pas davantage... Disons que les ficelles sont bien visibles, le protagoniste est somme toute facile à cerner, davantage d'aspérités lui auraient été bénéfiques.
Les dernières pages sont émouvantes, on y trouve une douceur entendue.
En conclusion, j'ai l'impression que l'originalité dont l'auteur a voulu habiller son roman n'est malheureusement pas si originale que cela, en tout cas je n'y ai pas souscrit, la sauce n'a pas pris.
Une petite déception, mais je peux comprendre que d'autres lecteurs aient passé avec Le liseur du 6h27 un moment de détente agréable.
"A la télévision, un journaliste parlait d'une révolution dans un pays lointain et d'un peuple qui n'en finissait pas de mourir." (ambiance)
"A sa vue, une volée de grands-mères gazouillantes s'abattit sur le perron pour venir papillonner autour de sa personne en caquetant de tout leur dentier."
"Tantologisme n°12 : Les WC sont des confessionnaux sans curé."
(sur le speed-dating) "Le premier type qui est venu s'asseoir en face de moi m'a dit être prof de je ne sais plus quoi. Il n'a fait que me parler de lui sans jamais me poser la moindre question. Quand la clochette a tinté sept minutes plus tard, je n'avais même pas pu faire le plus petit commencement de présentation." (parce qu'on a déjà toutes rencontré l'un de ces specimens tristement trop peu rares...)
Un concentré de bonne humeur, promettait-on.
Ça tombait bien, c'était justement ce dont j'avais besoin.
En effet, une journée et pas plus, vu la taille du livre.
Le synopsis
Le protagoniste est un jeune homme aux parents sadiques, qui l'ont affublé du doux nom de Guylain Vignolles, provoquant l'hilarité par le biais de l'habile contrepèterie de circonstance (Vilain Guignol). Le roman s'ouvre sur ce triste constat.
Pendant la première moitié du livre, nous découvrons donc Guylain, qui passe ses journées auprès de la Chose - cette machine monstrueuse où terminent les livres qui n'ont pas été vendus - et se plaît à lire aux autres passagers, le matin, dans le RER, une page d'un ouvrage qu'il transporte au hasard dans son sac.
Un jour, il découvre une clef dans son wagon, qui contient des écrits inédits, lesquels aiguisent sa curiosité pour leur auteur, Julie, une mystérieuse dame-pipi officiant dans la banlieue parisienne...
Mon avis
La lecture de ce roman m'a laissée assez mitigée. Tout d'abord, la mise en place du contexte est relativement longue : plus de cent pages avant que l'intrigue ne prenne véritablement corps (sur deux cents pages, c'est audacieux...).
Ensuite, j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à un assemblage d'ingrédients qui "fonctionnent", que le grand public (dont je fais aussi partie, il n'y a là aucune condescendance de ma part!) apprécie habituellement, mais qui manque de charme pour finir, car le procédé est un peu grossier à mon goût: l'humour employé fait sourire, les vieilles dames sont bien entendu attachantes, les personnages se caractérisent globalement par un trait saillant et pas davantage... Disons que les ficelles sont bien visibles, le protagoniste est somme toute facile à cerner, davantage d'aspérités lui auraient été bénéfiques.
Les dernières pages sont émouvantes, on y trouve une douceur entendue.
En conclusion, j'ai l'impression que l'originalité dont l'auteur a voulu habiller son roman n'est malheureusement pas si originale que cela, en tout cas je n'y ai pas souscrit, la sauce n'a pas pris.
Une petite déception, mais je peux comprendre que d'autres lecteurs aient passé avec Le liseur du 6h27 un moment de détente agréable.
Pour vous si...
- Vous êtes un adepte des histoires d'Amélie (Amélie Poulain, dont le protagoniste est un équivalent masculin, Amélie Nothomb, dont la protagoniste Julie est la dame-pipi d'Evry équivalente de l'héroïne de Stupeur et tremblements, Amélie Mauresmo...Ah bah non, pas elle en fait)
- Les blagues impliquant des figures séniles vous font mourir de rire (surtout si c'est un poil graveleux)
- De manière générale, vous préférez les lectures faciles et abordables, qui ne vont pas vous "prendre la tête", puisque la mode est de détester ça
Morceaux choisis
"A la télévision, un journaliste parlait d'une révolution dans un pays lointain et d'un peuple qui n'en finissait pas de mourir." (ambiance)
"A sa vue, une volée de grands-mères gazouillantes s'abattit sur le perron pour venir papillonner autour de sa personne en caquetant de tout leur dentier."
"Tantologisme n°12 : Les WC sont des confessionnaux sans curé."
(sur le speed-dating) "Le premier type qui est venu s'asseoir en face de moi m'a dit être prof de je ne sais plus quoi. Il n'a fait que me parler de lui sans jamais me poser la moindre question. Quand la clochette a tinté sept minutes plus tard, je n'avais même pas pu faire le plus petit commencement de présentation." (parce qu'on a déjà toutes rencontré l'un de ces specimens tristement trop peu rares...)
Note finale
2/5
(hum)
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