mercredi 2 mars 2016

Vie et mort de la jeune fille blonde, Philippe Jaenada

Et voilà, mon petit roman de Jaenada du mois!
Cette fois-ci, on poursuit avec les titres intriguants : Vie et mort de la jeune fille blonde, y'a pas à dire, c'est prometteur.
Et puis, après des romans sur la maltraitance des enfants, les enfants morts, les histoires d'amour avortées, les mecs qui ratent leurs tentatives de suicide et les plaisirs simples et sains des hommes de thé aspirant au harakiri, une petite dose d'humour, c'était pas du luxe.



Le synopsis

A l'occasion d'une soirée chez un couple d'amis, le narrateur est plongé dans les souvenirs de ses émois adolescents, en particulier son initiation à la sexualité grâce au concours d'une jeune fille blonde débordant de sollicitude (et d'expérience).
Trente ans après les faits, il décide de partir à sa recherche dans l'espoir de croiser sa route de nouveau. 

Mon avis

Bizarrement, ce roman m'a semblé un peu en retrait par rapport aux deux autres déjà lus de Philippe, et qui m'avaient beaucoup marquée.
Il faut dire que Vie et mort de la jeune fille blonde est, notamment, moins ambitieux que Le chameau sauvage, il ne porte pas le même projet littéraire, la même audace, quand bien même le roman reste plus audacieux que toute l'oeuvre de Katherine Pancol (comme beaucoup de livres, d'ailleurs) (ouuuuh, une petite nouvelle dans le panthéon des auteurs que je conspue gratuitement!) (vous noterez un pattern dans ces auteurs, d'ailleurs. Indice : les titres pourris ne trouvent guère grâce à mes yeux, comme mes évocations du talent littéraire d'Agnès Martin-Lugand vous l'auront sans doute subtilement laissé entendre).

Revenons-en à notre jeune fille.
Il y a toujours la verve de Philippe, qui ne démérite pas, et des scènes très visuelles et délicieusement cocasses (la soirée chez les Muratti devrait se voir ériger une stèle rendant hommage à son extravagance).

Les personnages vus au travers des yeux du narrateur sont toujours pittoresques, à commencer par lui-même, qu'il tourne en dérision avant tout autre, avec une distance qui fait du bien.

Dès la moitié du livre environ, le récit se concentre sur la quête de la jeune fille blonde, Céline, et prend une dimension nouvelle. Les errances du narrateur dans les rues de Marseille ne sont pas sans évoquer celles du narrateur du chameau sauvage en plein Paris; il semble que la ville soit le lieu du hasard et de tous les possibles avec Philippe Jaenada.

Le dénouement parvient à surprendre, alors qu'il aurait dû être attendu (c'est là le tour de force de l'auteur, réussir à nous sortir suffisamment des sentiers battus pour juger étonnante une chute qui, dans la vraie vie, serait la seule crédible).

Un bon roman donc, peut-être un peu moins éblouissant que certains de ses frères et sœurs, mais qui suffit à conforter l'assise littéraire de Philippe.


Pour vous si...
  • Vous ne vous lassez pas de la prose humoristique de Philippe
  • L'idée d'une soirée mondaine ponctuée de concours de gifles ou de concours de cuisses vous paraît alléchante
  • Vous suivez avec intérêt l'apparition du personnage d'Anne-Catherine dans l'oeuvre de Philippe (ou alors c'en est une autre que celle évoquée dans La petite femelle et Le chameau sauvage, mais dans ce cas, et étant donné la popularité somme toute limitée du prénom, c'est à en perdre son latin)

Note finale
3/5
(cool)

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