dimanche 11 octobre 2015

Ankylosé, Isaac Franco-Cohen

Le site lecteurs.com (encore lui!) a lancé une opération des plus intéressantes à laquelle j'ai le plaisir de prendre part : les 68 premiers romans de la rentrée littéraire!
Dans ce cadre, j'ai reçu Ankylosé, d'Isaac Franco-Cohen, qui m'était parfaitement inconnu.



Le synopsis

Ankylosé  est l'histoire de Caleb, ou plutôt, de ses amours : celle de Claire, qui l'a marqué comme au fer rouge, premier amour qui le hante encore des décennies plus tard, celle de Blanche, la femme qui le recueille, lui ouvre ses bras, tâche de le consoler de Claire et passe à ses côtés plus de vingt-trois années, et celle, en pointillés, d'Alice, qui entre dans sa vie et sonne le glas de son amour pour Blanche.


Mon avis

Ankylosé est un premier roman intéressant.
L'auteur, d'abord, a une voix, et certains passages sont saisissants de justesse et de délicatesse : la rencontre entre Isaac et Alice, notamment, reprise en écho dans la dernière lettre de Blanche, est scénique. L'amour passionné qui l'unit à Claire, et qui la dévore, est également élégamment exploré.
J'ai éprouvé toutefois des réserves concernant le protagoniste, qui, en dépit d'un portrait initial intriguant, m'a ensuite paru sombrer dans la banalité, et m'a laissée relativement indifférente.
Les personnages de Blanche et de Claire, en revanche, m'ont bien plus convaincue.
Enfin, Isaac a eu le grand malheur de prêter à Blanche une phrase, une pauvre malheureuse phrase, qui a eu raison de ma bonne disposition à son égard (je vous la retranscris ci-dessous pour vous laisser en apprécier la profondeur). En matière de lecture, tout ne tient parfois qu'à un fil!



Pour vous si...
  • Vous êtes féru d'histoires d'amour, qu'elles se terminent bien ou mal, et d'ailleurs c'est mieux si vous n'êtes pas un inconditionnel des happy endings
  • Vous seriez prêt à jurer qu'il y a une distinction dans la prédisposition quasiment génétique des hommes et celle des femmes à aimer (voir l'aberration ci-dessous).

Morceaux choisis

"Pour lui, la critique se verbalise, le compliment se devine."

"Il enveloppe sa main dans la sienne et la tient délicatement prisonnière cette fraction de seconde de plus qui distingue la marque du salut de celle d'une rencontre."

"Qui donc vous a ankylosé le cœur, Caleb, pour vous désenchanter et marcher ainsi dans la vie, les poings serrés et ce vilain rictus de défi qui vous défigure le visage?"

"Peut-être le monde n'est-il pas assez vaste pour contenir tous les rêves et les désirs de conquêtes des hommes. Peut-être s'autoriseraient-ils à faire l'amour à une autre femme que celle à laquelle ils viennent à peine de jurer fidélité dans une maison de Dieu, ou à séduire une autre alors même qu'un grand malheur frappe la compagne fidèle de leurs joies et de leurs peines, si bien sûr on leur promettait l'impunité pour cette disposition qu'ils semblent avoir reçue en héritage, de compartimenter le cœur et le corps, tandis que le monde des femmes est tout entier contenu dans un seul homme."
(Monsieur Franco-Cohen, je crains que vous ne vous fussiez fourvoyé dans un regrettable cliché concernant l'amour des hommes et celui des femmes, et de toute évidence, vous vous y complaisez sans même peut-être en avoir conscience. La généralisation est fâcheuse, Caleb est simplement un malheureux trouduc, laissez les autres hommes en dehors de ça, je vous prie. Je veux bien que Blanche soit désabusée, mais tout de même, n'y voyez pas une occasion de divulguer cette sombre idée qui a déjà trop vécu).


Note finale
2/5
(pas mal)

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