Le 19 octobre, le Théâtre du Châtelet accueillait trois groupes de jazz pour une soirée particulière se proposant de célébrer les 50 ans de l'AACM, et nommée "Jazz à Chicago".
Ma nature curieuse et gracieusement disposée à l'égard du jazz m'a poussée à assister au concert sans en savoir plus, et l'expérience s'est avérée singulière!
Dans la veine de l'impro, les groupes se sont succédé toute la soirée et ont soumis mes oreilles ainsi que celles de l'assemblée euphorique (certains grands fans peinaient à retenir leurs encouragements sonores) à des combinaisons inhabituelles, des rythmes entraînants, et le spectacle visuel n'était pas en reste, puisqu'il était presque aussi fascinant de voir les musiciens à l'oeuvre, vivre physiquement leurs morceaux au point de gigoter dans tous les sens et de danser à l'occasion, que de les entendre.
Une mention spéciale à Roscoe Mitchell, son saxophone et sa flûte, qui ont tenu les spectateurs en haleine et se sont pliés avec bonne volonté au rappel enragé de la salle! (j'ignorais qu'on pouvait jouer sans respirer, visiblement c'est possible avec la technique adéquate...)
Et puis, un peu plus tard dans la semaine, je me suis laissé tenter par l'expo organisée par la Philharmonie autour de Chagall et du triomphe de la musique.
Et oui, alors qu'une foule se ruait vers le Comic Con à quelques mètres de là, je me suis régalée dans les galeries où fleurissaient les esquisses de Chagall, préparant ses pièces bien connues destinées à l'Opéra de Paris (le plafond) et le Metropolitan Opera de New York (une peinture murale).
Mais l'oeuvre de Chagall est multiple : au-delà des peintures, l'exposition exhibe également certaines de ses sculptures et travaux de collage, ainsi que les décors et costumes élaborés pour La flûte enchantée, Daphnis et Chloé ou encore L'oiseau de feu.
Je ne vais pas user de nuances ou de réserves : l'exposition m'a subjuguée!
Diversifiée et riche, la Philharmonie a eu l'intelligence de varier les supports et d'illustrer la passion de Chagall pour la musique au travers d'une imbrication constante entre les deux arts tout au long du parcours proposé au public.
Le film sur lequel s'ouvre l'exposition, et qui détaille les différentes parties du plafond de l'Opéra Garnier, s'accompagne des airs les plus célèbres issus des compositions que Chagall a fait figurer sur son oeuvre : on se laisse porter par l'air des Forêts paisibles extrait des Indes Galantes de Rameau, le duo entre Pamina et Papageno dans la Flûte, la mélodie familière du Lac des cygnes, une autre de Carmen, avec, chaque fois, une exploration des motifs que Chagall a choisi de peintre pour représenter chacun.
Et puis, toujours, ces couleurs vives et ces figures tendres, enlacées, dans lesquelles se mélangent des bouts d'hommes et d'autres d'animaux, il y a dans Chagall un onirisme qui me transporte et m'enchante.
Pour les amateurs du genre, c'est à ne pas manquer! La magie s'achève le 31 janvier...
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