Il y a quelques semaines, le grand-breton Martin Amis était l'un des invités de la Grande Librairie.
En plus, Nombre Premier était intriguée.
Je me suis laissé tenter.
En plus, Nombre Premier était intriguée.
Je me suis laissé tenter.
Le synopsis
Le roman voit s'alterner les voix de trois hommes, Angelus Thomsen, Smulz et Paul Doll, et ponctuellement celle d'Hannah Doll.
Ils ont en commun d'être allemands, fascistes, de se côtoyer, et d'évoluer à proximité et dans un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale.
Mais ce roman n'est pas un énième récit sur les exactions commises par les Nazis.
Il adopte le point de vue de ces trois hommes et de cette femme, et révèle les intrigues qui se nouent dans ce cadre sordide, à travers le spectre décalé d'un auteur sans limite.
Ils ont en commun d'être allemands, fascistes, de se côtoyer, et d'évoluer à proximité et dans un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale.
Mais ce roman n'est pas un énième récit sur les exactions commises par les Nazis.
Il adopte le point de vue de ces trois hommes et de cette femme, et révèle les intrigues qui se nouent dans ce cadre sordide, à travers le spectre décalé d'un auteur sans limite.
Mon avis
L'expérience n'est pas anodine! Même en sachant à quoi s'attendre, voici une lecture qui décoiffe. L'humour est noir, grinçant, et pousse parfois à s'interroger : peut-on, vraiment, rire de tout?
Les personnages sont cocasses, odieux et tellement détachés de la réalité qu'ils ont sous les yeux que c'en est dérangeant. L'intrigue en soi ne présente pas, à mes yeux, d'intérêt majeur; tout le sel réside véritablement dans la superposition hallucinante entre le quotidien de ces personnes préoccupées par leur carrière, leurs amours, leurs états d'âme, et la réalité historique que l'on sait, dans un périmètre géographique commun. L'enchevêtrement est parfois effroyable, la mention répétée de l'odeur en particulier, et du désagrément occasionné pour les familles aryennes, en est insoutenable.
C'est donc un roman audacieux à cet égard, qu'il est intéressant de lire pour se confronter à cela.
Les personnages sont cocasses, odieux et tellement détachés de la réalité qu'ils ont sous les yeux que c'en est dérangeant. L'intrigue en soi ne présente pas, à mes yeux, d'intérêt majeur; tout le sel réside véritablement dans la superposition hallucinante entre le quotidien de ces personnes préoccupées par leur carrière, leurs amours, leurs états d'âme, et la réalité historique que l'on sait, dans un périmètre géographique commun. L'enchevêtrement est parfois effroyable, la mention répétée de l'odeur en particulier, et du désagrément occasionné pour les familles aryennes, en est insoutenable.
C'est donc un roman audacieux à cet égard, qu'il est intéressant de lire pour se confronter à cela.
Pour vous si...
- Principalement si vous êtes un amateur d'humour noir. Et que vous n'avez pas de limite dans le domaine.
Morceaux choisis
"_Quel paradis. Vos tulipes sont superbes.
_Ce sont des pavots.
_Des pavots, naturellement. Et là-bas?"
"J'aime les nombres. Ils traduisent logique, exactitude, économie. [...] L'important, c'est l'uniformité. Oui, j'aime les nombres. Nombres relatifs, nombres entiers. Nombres premiers!" (<3)
"Ach, Hannah n'a aucun problème que mes bons vieux 15 centimètres ne peuvent résoudre." (galanterie du mari)
"Je ne me fais aucune illusion sur la sensualité débridée dont Hannah peut se montrer capable; par ailleurs, il est de notoriété publique qu'une fois qu'une femme dénoue les liens sacrés de la pudeur, elle s'enfonce vite dans les dépravations les plus extravagantes, accroupissements, tortillements, pressions, succions."
"Mon Hannah et moi connaissons sa Sexualitat. Quand elle lisait cette lettre, enfermée dans la salle de bains : ce n'était pas la pensée de Thomsen qui endolorissait son Busen. Non, elle aime les vrais hommes, des hommes auréolés d'un peu de sueur et de barbe de trois jours, des hommes dont émane un peu d'odeur de pet et d'aisselles." (oO)
"Je ne suis pas le moins du monde tenté par le triomphalisme, car les Nationaux-Socialistes ne fanfaronnent pas, ne plastronnent jamais. Nous nous attachons austèrement, bien plutôt, à une mature évaluation de nos responsabilités historiques."
"Elle se leva; défit sa ceinture; et, d'un simple mouvement d'épaules, fit tomber les plis saphir de son kimono... révélant son Unterkleid! De la Kehle à ses Oberschenkel, son corps paraissait comme saupoudré de sucre glace, et je vis nettement les contours de ses Brusten, la concavité de son Bauchnabel, le triangle de sa Geschlechtsorgane..."
_Ce sont des pavots.
_Des pavots, naturellement. Et là-bas?"
"J'aime les nombres. Ils traduisent logique, exactitude, économie. [...] L'important, c'est l'uniformité. Oui, j'aime les nombres. Nombres relatifs, nombres entiers. Nombres premiers!" (<3)
"Ach, Hannah n'a aucun problème que mes bons vieux 15 centimètres ne peuvent résoudre." (galanterie du mari)
"Je ne me fais aucune illusion sur la sensualité débridée dont Hannah peut se montrer capable; par ailleurs, il est de notoriété publique qu'une fois qu'une femme dénoue les liens sacrés de la pudeur, elle s'enfonce vite dans les dépravations les plus extravagantes, accroupissements, tortillements, pressions, succions."
"Mon Hannah et moi connaissons sa Sexualitat. Quand elle lisait cette lettre, enfermée dans la salle de bains : ce n'était pas la pensée de Thomsen qui endolorissait son Busen. Non, elle aime les vrais hommes, des hommes auréolés d'un peu de sueur et de barbe de trois jours, des hommes dont émane un peu d'odeur de pet et d'aisselles." (oO)
"Je ne suis pas le moins du monde tenté par le triomphalisme, car les Nationaux-Socialistes ne fanfaronnent pas, ne plastronnent jamais. Nous nous attachons austèrement, bien plutôt, à une mature évaluation de nos responsabilités historiques."
"Elle se leva; défit sa ceinture; et, d'un simple mouvement d'épaules, fit tomber les plis saphir de son kimono... révélant son Unterkleid! De la Kehle à ses Oberschenkel, son corps paraissait comme saupoudré de sucre glace, et je vis nettement les contours de ses Brusten, la concavité de son Bauchnabel, le triangle de sa Geschlechtsorgane..."
Note finale
2/5
(pas mal)
Dans le genre je te conseille le livre de Robert Merle, La Mort est mon métier. Le camp de la mort est envisagé presque comme une entreprise dont il faut optimiser le rendement et la famille du narrateur est elle aussi incommodée par de "menus tracas"... A la fois glaçant et instructif. Merci pour ta critique :)
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