lundi 2 octobre 2017

Dernier train pour Canfranc, Rosario Raro

Une couverture d'enfer pour ce roman qui m'a forcée à regarder sur Google Maps où diable pouvait se trouver Canfranc. Breaking news, les amis : c'est en Espagne, dans les Pyrénées, pas loin de Pampelune et Huesca (et oui, comme on dit dans les jeux de rôle, je n'ai aucun point en compétences et connaissances géographiques). 


Libres pensées...

En 1943, à Canfranc, petite ville au pied des Pyrénées, s’organise la lutte contre le fascisme à travers l’aide apportée aux Juifs et à tous ceux en fuite qui, depuis la France, cherchent à rallier l’Espagne. Parmi eux, Laurent, chef des douanes, orchestre l’action soutenue notamment par Jana, femme de chambre dans un hôtel, et Esteve Durandarte, rebelle qui vit retranché dans les montagnes. Ensemble, ils sauvent la vie de dizaines de personnes en risquant la leur, et défendent la liberté quoi qu’il leur en coûte. Canfranc devient bientôt le visage de l’espoir alors que la guerre se prolonge.

Dernier train pour Canfranc est un récit romanesque et romantique, ancré dans un contexte historique agité et souvent décrit dans la littérature, mais qui se démarque de par le choix de se fixer sur un lieu précis, Canfranc, dont l’histoire est inconnue du grand public.
De nombreux rebondissements, qui sembleraient presque parfois artificiels tant ils tombent à pic, permettent de maintenir le lecteur en haleine, qui se répète néanmoins (les incursions et évasions d'Esteve de la prison donnent un sentiment un déjà vu).

Ainsi, la romance qui se développe entre Jana et Esteve, bien qu'attendue, vient nourrir la tension qui découle naturellement de l'intrigue, tout comme le caractère attachant de certains personnages secondaires, portant le lecteur à s'inquiéter de leur sort. L'auteur s'appuie en effet sur une panoplie de personnages différents, depuis la figure de héros incarnée par les trois protagonistes, jusqu’aux personnages plus troubles de Gröber, envoyé de la Gestapo, ou Gervasio Casanarbore, le gouverneur pervers. La psychologie de chacun est assez rudimentaire, facilitant l’attachement et l’aversion.

Le style, facile d'accès, se concentre sur l'action et les dialogues, et renforce le caractère abordable du roman.

Le roman peut s’apparenter aux œuvres prenant pour cadre une période historique évocatrice pour les lecteurs (la Seconde Guerre Mondiale, avec la présence de certains personnages historiques bénéficiant d'un fort capital sympathie auprès du lectorat, à savoir Chagall et Joséphine Baker), pour y créer une romance contrariée et sous-tendue par des enjeux qui dépassent les personnages (dernièrement par exemple, Le dernier des nôtres).

Pour ma part, cette facilité m'a par moment déconcertée, mais je peux entendre que de nombreux lecteurs apprécient d'y trouver ce qu'ils viennent y chercher : une distraction, et beaucoup de bons sentiments. 

Pour vous si...
  • Vous êtes un adepte de romans faciles d'accès, misant sur le cadre, l'action, et la promesse tenue que l'amour sera au rendez-vous. 

Morceau choisi

"Jana éclata en sanglots. Cela lui arrivait parfois après des moments d'extrême tension comme celui-ci, lorsqu'elle voyait embarquer pour l'inconnu des personnes qui bien souvent n'avaient jamais quitté leur quartier avant la guerre. Ce défilé de vies brisées, impossibles à réparer, laissait entrevoir toute la faiblesse de ceux qui ne livraient pas bataille, qui se réfugiaient dans le silence comme si aucun mot ne pouvait rendre compte de toute cette violence."

Note finale
2/5
(pas mal)

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