jeudi 16 novembre 2017

Les Vacances, Julie Wolkenstein

L'été est loin, la fin d'année se dessine lentement, il est temps de se tourner vers des romans aux titres réconfortants.  


Libres pensées...

Deux universitaires, Sophie et Paul, respectivement spécialiste de la Comtesse de Ségur et thésard à la recherche de films disparus, se rencontrent et s'entraident pour retrouver la trace des Petites Filles Modèles, premier long métrage de Rohmer, qui a été perdu. Ensemble, ils arpentent la Normandie et enquêtent sur les maigres indices qu'ils arrivent à récolter.

Contrairement au livre dont je vous parlais hier, le sujet des Vacances ne m'appâtait guère : les malheurs de Sophie m'avaient captivée enfant, peut-être pas au point de mener une telle investigation néanmoins !
Mais la force du roman de Julie Wolkenstein ne réside pas forcément dans son sujet. L'écriture, en revanche, et les personnalités de Paul et Sophie, se combinent pour faire du récit une aventure là où on n'en attendait pas réellement.

Les Vacances m'a fait penser à cette réflexion, lue il y a quelque temps dans un post de blog, où l'on remarquait que la littérature française se fixait peu sur le monde universitaire, à la manière d'un David Lodge dans la littérature anglo-saxonne, par exemple. Julie Wolkenstein nous montre que le sujet existe aussi dans la littérature française, et qu'il peut y être très bien traité, alors que l'objet d'étude des universitaires en question peut être un peu aride ou pointu pour une partie significative du lectorat.

L'aventure relatée finit par mêler les protagonistes plus qu'ils ne s'y attendaient aux découvertes réalisées, ce qui offre une dimension supplémentaire au récit, qui bénéficiait déjà d'une structure très favorable, au moyen des différentes péripéties rencontrées.

Les Vacances promet donc une lecture distrayante et inattendue, reposant sur un art du récit à saluer.

Pour vous si...
  • Vous pensez que la rencontre de protagonistes nommés Paul et Sophie ne peut pas être un hasard
  • Vous êtes nostalgique des histoires de votre enfance

Morceaux choisis

"- Mon vraie prénom est Sophie.
- Je sais. Moi, c'est Paul.
- Vous vous foutez de ma gueule ?"

"Nous sommes trop vieux, Sam et moi, pour ne pas profiter au maximum de ces contacts-là. Tant pis si, dans la journée, au fil des semaines, il y a risque d'irritation : autant vivre toutes les nuits qui nous restent ensemble. S'il meurt avant moi, j'espère que je pourrai toujours compter sur cette illusion de présence, mais, en attendant, ce serait con de s'en contenter."

Note finale
3/5
(cool)

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