Flaubert - Weber, ça rime, c'est beau.
Retour au pays de mon enfance, à l'un de mes premiers amours : Gustave.
Libres pensées...
L'auteur s'invite aux côtés de Flaubert, revisite certains pans de sa biographie, les romance à loisir, au point qu'il est malaisé de distinguer le vrai de l'inventé (qui sait, peut-être n'y a-t-il pas là contradiction?), et l'approche intrigue : Weber s'est-il, pour cet étrange voyage, inspiré de la correspondance abondante de Flaubert ? D'autres matériaux ?
Ce qui est certain, c'est qu'il prend plaisir - presque qu'autant que le lecteur lisant - à s'adonner à une joute verbale sans égale, à triturer l'intimité de Gustave Flaubert, ses doutes, ses aspirations, sa volonté de fer, ses relations complexes avec la gente féminine, avec son oeuvre, et celle des autres écrivains de son temps, à l'égard desquels il n'hésite pas à se montrer critique, mais sachant l'exigence de l'auteur envers lui-même, il est attendu qu'il le soit tout autant envers la littérature de ses contemporains.
On croise donc dans le récit d'autres grands noms de l'époque, et l'on pose l'oeil sur le quotidien de Gustave auprès de sa mère, on se délecte de la langue vivante et raffinée, multiple, de Weber, qui en appelle à l'art du récit dans toute sa noblesse.
J'ai beaucoup apprécié ce texte inattendu, un éloge autant qu'une gourmandise que l'auteur semble s'offrir et qu'il partage généreusement avec nous.
Pour vous si...
- Vous vous régalez d'un roman à caractère biographique écrit dans les règles de l'art littéraire du XIXe siècle ;
- Flaubert est aussi votre idole.
Morceaux choisis
"Le père Hugo, ce si bel académicien, lui dont le lyrisme politique me fait tant de bien, lui, le géant dont les géants s'inspirent et les nains se réclament, est pris dans la nasse de mon tempérament. Le généralisme emporté de "l'opinionade"."
"Tu ne comprends rien à mes angoisses d'écrivain. Je ne sais toujours pas comment m'y prendre. La neige, la neige, c'est comme la page blanche, la vie est en dessous."
"En octobre 1907, dix-sept ans plus tard, sa statue de bronze en pied fut inaugurée, puis déboulonnée en 1941 et fondue par les Allemands pour leur industrie de guerre.
La vermine s'était déjà invitée au repos de Flaubert, des canons tonnaient encore contre le monde."
Note finale
3/5
(cool)
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