Depuis six mois, j'ai l'impression qu'Alain Mabanckou écume les plateaux télé pour présenter son dernier roman, Petit Piment. Tant et si bien qu'il a fini par réussir à me donner envie de tenter l'aventure.
Je sais, je suis une pauvre femelle vulnérable, la cible idéale pour tous les marketeurs de peu de génie, en somme, un dindon.
Le synopsis
Petit Piment relate l'histoire de Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko, dit Moïse (tu m'étonnes, qu'ils préfèrent dire Moïse), depuis son enfance dans un orphelinat de Pointe-Noire où le despotique Dieudonné Ngoulmoumako règne en maître et où il se lie d'amitié avec le loquace Bonaventure Kokolo, son évasion à l'adolescence avec les jumeaux Tala-Tala et Songi-Songi, et le temps passé auprès de Mama Fiat 500 et ses dix filles, avant qu'un événement terrible ne frappe.
Mon avis
Il fait parfois bon être un dindon!
Petit Piment promet une lecture agréable et dépaysante, des personnages hauts en couleurs, des scènes cocasses, mais aussi une trame de fonds menaçante qui rappelle un contexte singulier.
Il y a de l'humour dans l'écriture d'Alain Mabanckou, et une générosité qui séduit.
Il n'est pas question de se plonger dans la psychologie profonde du protagoniste, ou de détailler son parcours avec le ton du tragique ou de l'affliction. Tout, dans Petit Piment, est empreint d'une énergie vitale qui nourrit l'intrigue, il n'est pas question d'apitoiement ou de complainte, bien au contraire, y compris lorsque les événements les plus durs viennent renverser le quotidien déjà précaire.
On en vient à adopter à son tour ce regard positif, cette vivacité qui tourne vers l'action sans cesse, et c'est aussi rassérénant que truculent.
Petit Piment promet une lecture agréable et dépaysante, des personnages hauts en couleurs, des scènes cocasses, mais aussi une trame de fonds menaçante qui rappelle un contexte singulier.
Il y a de l'humour dans l'écriture d'Alain Mabanckou, et une générosité qui séduit.
Il n'est pas question de se plonger dans la psychologie profonde du protagoniste, ou de détailler son parcours avec le ton du tragique ou de l'affliction. Tout, dans Petit Piment, est empreint d'une énergie vitale qui nourrit l'intrigue, il n'est pas question d'apitoiement ou de complainte, bien au contraire, y compris lorsque les événements les plus durs viennent renverser le quotidien déjà précaire.
On en vient à adopter à son tour ce regard positif, cette vivacité qui tourne vers l'action sans cesse, et c'est aussi rassérénant que truculent.
Pour vous si...
- Vous rêvez d'un Oliver Twist congolais : Alain Mabanckou l'a créé pour vous
- Vous n'êtes pas allergique aux "..." en fin de phrase et à chaque fin de paragraphe (Alain, la suggestion est un art à exploiter avec parcimonie et sans abus :) )
- Les "noms de scène" des dames de compagnie vous ont toujours laissé songeur (voir ci-dessous pour précisions)
Morceaux choisis
"L'autre homme de la mère de Bonaventure se nommait Mbwa Mabé. Les habitants de Voungou l'appelaient "le titulaire du poste" et il débarquait souvent trois heures plus tard après une longue et épuisante journée de travail comme routier entre la localité de Tchibamba et la frontière de notre pays avec l'Angola. Si on l'avait surnommé "le titulaire du poste", c'était parce qu'il était là bien avant le fonctionne Zacharie Kokolo et qu'on ne le croisait pas souvent à cause de sa profession."
"Je savais déjà depuis bien longtemps que les jumeaux, dans notre pays, naissaient avec des pouvoirs surnaturels. Au moins, me disais-je, ils avaient enfin accompli quelque chose d'utile dans leur existence et la culpabilité d'avoir crevé autrefois l’œil de leur camarade serait moins lourde à porter..." (mouiiii alors j'ai un infime doute sur le fait que le camarade en question verra les choses comme ça.... "Sans rancune, les gars, vous m'avez certes crevé l’œil, mais comme je vois - uhuh, quel jeu de mot spirituel - que vous vous êtes rattrapés en aidant un vieux à pisser normalement - true story-, bah le karma s'est rééquilibré, vous êtes tout pardonnés")
"Je les revois avec leurs sobriquets que Maman Fiat 500 leur avait attribués : Féfé Massika "Derrière assuré", Lucie Lembé "Feu de volcan", Kimpa Lokwa "Caresse magique", Georgette Loubondo "Nutella de cinq heures du matin", Jeanne Lolobo "Biscuit fragile", Léonora Dikamona "Décapsulation immédiate", Colette Wawa "Vénus de Milo", Kathy Mobebisi "Tornade de minuit", Pierrette Songa "Onzième commandement" et Mado Poati "Taille spaghetti"." (*_* Parfois je me demande quel aurait été mon petit nom, si la vie avait tourné autrement...)
Note finale
3/5
(cool)
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