vendredi 10 août 2018

Birthday Girl, Haruki Murakami

Petite douceur estivale, cet album de Murakami illustrée par kat Menschik correspondait tout à fait à l’idée que je me faisais de vraies vacances.


Libres pensées...

Le soir de ses vingt ans, une étudiante se retrouve à travailler dans le restaurant italien qui l’emploie habituellement comme serveuse pour remplacer une collègue malade. Ce même jour, le directeur doit être emmené d’urgence à l’hôpital, et lui confie la mission de porter son dîner au propriétaire du restaurant, dans la chambre 604, un homme qu’elle n’a jamais vu, et qui ne reçoit d’ordinaire que le directeur dans ce cadre très formal. A 20h précises, elle se présente devant la porte de la chambre 604. L’homme qu’elle rencontre se montre courtois et attentif, et, sensible aux circonstances particulières de cette soirée, lui propose de faire un vœu, qu’il s’engage à exaucer.

Comme souvent avec Murakami, je me suis sentie déstabilisée par cette lecture, et d’une façon inattendue. La poésie singulière à l'auteur est présente, et fait son oeuvre, presque invisible, et pourtant bien ancrée. Et, comme il lui arrive souvent, ce dernier se décide à un pied de nez déroutant : ce voeu cher au coeur de la jeune fille, le lecteur ne le connaîtra pas.
Nous ne savons ni son nom, ni ce que son coeur désire. Ce qui nous est confié, ce sont quelques bribes de vie, cette soirée d'anniversaire passée à servir des clients, et parmi eux un vieil homme qui, l'espace d'un instant, s'intéresse à elle, lui pose quelques questions, par curiosité.

C'est l'ambiance qui nous envoûte, si bien que le secret que l'on voulait découvrir, par cette habitude de lecteur qui se croit tout permis, qui pense avoir le pouvoir de mettre l'auteur à ses pieds, en l'obligeant à lui dire l'essentiel, cette fois, le secret reste confiné dans la chambre 604, et nous n'en saurons rien.
Agacée, déroutée à la lecture, voilà que, quelques jours après, je trouve à ce procédé littéraire adopté par Murakami un charme infini, une grâce délicate et pudique. Merci Monsieur. 

Pour vous si...
  • Vous acceptez qu'un roman ne soit pas un récit policier, avec déclencheur, développement, résolution, bisous et bonne nuit.
  • L'art de Murakami a tous les droits à vos yeux. 

Note finale
3/5
(cool)

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