jeudi 23 août 2018

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Haruki Murakami

Un butin d’un précédent salon du livre, voilà de quoi occuper mes soirées d’été !


Soyons honnêtes, cette couverture n'a absolument rien d'engageant, mais ne nous fions pas aux apparences. 

Libres pensées...

Tsukuru Tazaki se juge très ordinaire. Lorsqu’il fait la rencontre de Sara, à 35 ans, et envisage de construire un foyer avec elle, elle lui intime de se confronter à un événement de son passé qu’il a toujours obstinément fui : adolescent, il formait avec quatre amis un groupe uni. Pourtant, du jour au lendemain, ses amis d’antan ont tous coupé les ponts avec lui, refusant de lui fournir une explication. Si Tsukuru a fait de son mieux pour passer à autre chose, cette blessure, des années après, le hante encore.

Avec l’aide de Sara, il parvient à localiser trois de ces quatre comparses, et décide d’aller à leur rencontre, pour enfin comprendre ce qui s’est passé il y a près de vingt ans.

Une nouvelle fois, l’art de Murakami opère, et l’on est complètement captivé par l’étrange histoire qu’il entreprend de nous raconter, et d’où il émane une impression de « vrai », d’authentique, comme souvent dans ses œuvres, alors même qu’il est parfois question de phénomènes peu naturels, mais simplement de par son talent à décrire précisément les tourments humains.

Tsukuru n’est que doute, et est attachant en cela : lui qui se voit si banal, si insignifiant, est en réalité perçu bien différemment par ses anciens amis comme par la femme qu’il aime. Au cœur de l’intrigue, l’histoire tragique de Blanche, qui avait provoqué le rejet de Tsukuru, et divisé les amis.

Bleu, Rouge, Noire, sont autant de personnages qui ont leur propre parcours, leur propre personnalité, et qui partagent tous la même culpabilité à l’égard du traitement infligé à Tsukuru.

Aux côtés du protagoniste, on démêle les fils du passé, la complexité des sentiments de chacun, et la crainte de l’abandon qui a ensuite obsédé Tsukuru.

Le roman se lit avec plaisir et intérêt, et, comme souvent avec Murakami, l’on en ressort avec l’impression d’en savoir plus sur soi comme sur ses congénères.

Qui a dit que la littérature n’était qu’égoïsme ?

Pour vous si...
  • Vous n'avez pas non plus digéré vos traumatismes de jeunesse

Note finale
4/5
(très cool)

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