Le premier roman d'Adélaïde Bon bouscule avant même d'en lire la première page : le synopsis, l'intervention de l'auteur dans la Grande Librairie, on comprend vite qu'il ne va pas être question de la préservation des ours polaires ni d'une sortie avec des chiens de traîneau. Pas facile, en même temps, de trouver un titre poétique quand on s'apprête à raconter un viol.
A neuf ans, en rentrant de la fête de l'école, la narratrice est interceptée par un monsieur qui la suit dans la cage d'escalier de son immeuble.
Il lui faudra des décennies pour mettre les mots sur ce qui s'est passé ensuite, pour appeler "viol" ce qui l'a été, affronter ceux qui la suspectent de faire des histoires, d'exagérer.
Grâce à elle, le violeur est identifié et inculpé alors qu'elle est adulte.
Ce roman livre son témoignage.
J'ai souvenir de la douceur de l'écriture, de sa délicatesse, alors que le sujet abordé est absolument grave, et que l'on ressent à chaque ligne le poids de la souffrance personnelle. Il s'agit d'un récit très intime, qui pourrait ressembler à une catharsis : on a par moment l'impression que la narratrice cherche à se libérer d'un poids terrible, à retrouver sa liberté, à confronter ceux qui ne l'ont pas crue, ceux qui ont minimisé les faits, ceux qui l'ont blessée alors qu'elle était déjà profondément meurtrie.
A cet égard, j'ai ressenti parfois comme une volonté de faire justice, un effort éprouvant pour que la voix de l'enfant devenue femme soit entendue.
La narratrice explore le mal identitaire qui semble la ronger depuis des années, et met au coeur du processus de convalescence l'identification du viol, sa qualification, et sa reconnaissance comme telle.
Comme prévu, la lecture chamboule, nous conduit à mettre le doigt sur la façon dont sont traitées les victimes de viol, et donne à voir un exemple de trajectoire brisée par cette violence bien trop répandue.
Libres pensées...
A neuf ans, en rentrant de la fête de l'école, la narratrice est interceptée par un monsieur qui la suit dans la cage d'escalier de son immeuble.
Il lui faudra des décennies pour mettre les mots sur ce qui s'est passé ensuite, pour appeler "viol" ce qui l'a été, affronter ceux qui la suspectent de faire des histoires, d'exagérer.
Grâce à elle, le violeur est identifié et inculpé alors qu'elle est adulte.
Ce roman livre son témoignage.
J'ai souvenir de la douceur de l'écriture, de sa délicatesse, alors que le sujet abordé est absolument grave, et que l'on ressent à chaque ligne le poids de la souffrance personnelle. Il s'agit d'un récit très intime, qui pourrait ressembler à une catharsis : on a par moment l'impression que la narratrice cherche à se libérer d'un poids terrible, à retrouver sa liberté, à confronter ceux qui ne l'ont pas crue, ceux qui ont minimisé les faits, ceux qui l'ont blessée alors qu'elle était déjà profondément meurtrie.
A cet égard, j'ai ressenti parfois comme une volonté de faire justice, un effort éprouvant pour que la voix de l'enfant devenue femme soit entendue.
La narratrice explore le mal identitaire qui semble la ronger depuis des années, et met au coeur du processus de convalescence l'identification du viol, sa qualification, et sa reconnaissance comme telle.
Comme prévu, la lecture chamboule, nous conduit à mettre le doigt sur la façon dont sont traitées les victimes de viol, et donne à voir un exemple de trajectoire brisée par cette violence bien trop répandue.
Pour vous si...
- Vous réfléchissez souvent à la meilleure manière de préserver les ours polaires, et les petites filles.
Note finale
3/5
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