Robert Goolrick a accédé à la notoriété avec la parution d'Une femme simple et honnête.
Féroces, qu'il publie ensuite, est en réalité son premier roman, et est à caractère autobiographique.
Je me suis donc décidée à plonger avec lui dans la Virginie des années 1950.
Dans les années 1950 donc, les Goolrick forment un couple glamour et une famille parfaite. En tout cas, c'est ce que dictent les apparences. En réalité, sous le vernis servi en société, se cachent des secrets et une violence destructrice.
Le narrateur raconte son enfance, la haine inexplicable qu'il inspire à ses parents qui sombrent dans l'alcool et les disputes, et son parcours du combattant, lorsqu'il est interné, à l'âge adulte, en hôpital psychiatrique.
Son plus grand secret, il ne le révèle que dans la dernière partie du roman, et les soixante dernières pages sont consacrées à la perte de l'innocence qui apporte un éclairage à ce que l'on a déjà appris.
Des portraits au vitriol pour un récit de vie terrible... La première chose qui me vient à l'esprit alors que je viens de refermer le livre, c'est combien il porte bien son nom.
Les scènes d'auto-mutilation sont insoutenables, et les dernières pages inattendues, alors qu'elles contribuent grandement à la compréhension de l'ensemble. Il ne faut donc pas s'arrêter en route!
Les souvenirs relatés semblent intacts, l'univers décrit confondant de réalité, on s'y croirait. Et, bien sûr, les ambivalences des relations familiales malsaines sont très finement rendues.
Ça fait mal, c'est décapant, c'est important.
- Vous avez kiffé la saison 2 d'American Horror Story
- Vous aimez la poésie toute singulière qui se dégage de l'oeuvre de William S. Burroughs, en particulier dans les Garçons sauvages
"Lorsque nous étions enfants, mon frère, ma sœur et moi, les hommes et les femmes avaient deux choses que nous n'avons plus aujourd'hui : les cocktails et les coiffures sophistiquées. Ils buvaient des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, des Vodka Stinger, des Blue Monday, des Grasshopper, des Old Fashioned, des Highball et des Side-Car."
"Quand on est à l'asile, on ressent le besoin de se justifier. On ressent le besoin de prouver que l'on a de vraies raisons de se trouver là, et l'on a tendance à dire n'importe quoi pour ne pas être mis à la porte. C'est dire à quel point on est heureux d'être enfermé."
"Je sais comment moi j'ai continué, mais ma question est la suivante : Comment ont-ils pu vivre une vie, en sachant ce qu'ils savaient, comment ont-ils pu lutter si longtemps et finalement échouer? Comment ont-ils fait pour continuer?"
4/5
(très bon)
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