D'ordinaire, je fuis ces titres qui me paraissent un peu galvaudés à force de vouloir se la jouer poétique. Il y a les titres qui y arrivent très bien (Et que le vaste monde poursuive sa course folle, on dirait presque du Whitman!), et là, j'étais pas trop emballée. Mais enfin, c'est l'été, c'est donc le moment de se permettre une petite folie, et je me suis dit que, dans le pire des cas, je pourrais toujours me faire un plaisir de râler et de critiquer.
En avant la musique!
A cinq ans, Kyle découvre sa mère morte dans son lit, après qu'elle a succombé sous les coups de son emporté de mari.
Coryn grandit entourée de dix frères, et, dès ses dix-sept ans, son père s'empresse de la marier de peur que sa beauté n'attire un mauvais karma et de mauvais garçons.
Ils ont trente ans lorsque, par le fruit du hasard, "leurs destins s'entremêlent", comprendre, ils se rencontrent dans la rue quand Kyle manque d'écraser le rejeton de Coryn.
Lui est devenu musicien dans un groupe à la renommée internationale, et est de passage à San Francisco pour enterrer le Salaud, son père décédé en prison des suites d'un cancer et qu'il n'a jamais pardonné (on le comprend, le petit).
Elle vit recluse dans une maison splendide et son mari violent contrôle chacun de ses gestes et de ses regards.
Le bon sens voudrait que leur rencontre en reste là, qu'ils poursuivent chacun leur chemin chaotique sans plus se souvenir l'un de l'autre. Mais la vie n'en fait, en gros, qu'à sa tête.
Un sentiment un peu mitigé sur ce livre!
Il a de très bons points pour lui : les deux protagonistes sont attachants, l'écriture assez simple donc la lecture facile, et je trouve qu'il dit des choses intéressantes sur le quotidien des femmes battues. Globalement, l'intrigue est prenante, je ne pense pas que ceux qui débutent le roman s'arrêtent en cours de route, signe que le tout est plutôt bien ficelé, et pas forcément prévisible, bien que cela se fasse parfois au prix de rebondissements peu crédibles/pertinents (l'évasion, le médecin qui joue à l'ange de la mort...).
Les moins à présent : il y a des tournures et des expressions récurrentes qui m'agacent à la lecture, "la jeune femme blonde" pour décrire systématiquement Coryn exaspère au bout d'un temps, et le "Hold you in my arms" qui nous vient de Muse est parfois incongru au milieu de l'histoire; l'auteur a certainement bien aimé cette chanson, sauf que dans ce contexte, ça me semble personnellement décalé (même si l'un des protagonistes est une rock-star, ne l'oublions pas).
Pour finir, le rebondissement des cinquante dernières pages concernant le personnage de Kyle est surfait selon moi, j'ai trouvé que cela entravait le reste au lieu de lui donner de la force. C'est sans doute le moment où l'on verse encore plus dans le mélo et où l'on sent qu'on ne s'en sortira pas.
En bref : une lecture sympathique, des sentiments, on est quand même dans quelque chose de plus sérieux qu'une romance inconséquente, mais cela reste avant tout, pour moi, une romance : ce qui se tisse autour est prétexte à cela.
- Vous avez un faible pour les rockstars mais que si elles se droguent pas (sinon leurs chakras sont encombrés)
- Vous aimez bien les villes au nom imprononçable
- Plus il y a d'obstacles y compris peu réalistes menant à l'évidente réunion finale, plus vous êtes comblé
- Enfin, si vous êtes en faveur de la défense des araignées et que vous détestez qu'on les écrase à tort et à travers, pour un oui pour un non.
"Des pensées confuses et troublantes se téléscopaient en lui. Son-père-le-Salaud, sa mère, sa musique, Jane, son irrésistible ascension avec les F..., Patsi. Ce lien que tissent les événements... Ce lien qui fabrique une vie. Il se dit qu'aujourd'hui son chemin avait suivi une erreur d'aiguillage. Perdait-il le nord? S'éloignait-il de ses rêve ou bien s'en approchait-il?"
"Les non-dits. Les secrets. Les choses qu'on ne confie pas par pudeur. Les choses qu'on ne retient pas par peur. Les choses qu'on tait par dessein. Celles qu'on ne peut révéler par impossibilité.
Où met-on toutes ces horreurs? Que deviennent-elles?
Décident-elles de notre vie?"
"Hold you in my arms for the rest of time" (j'en peux plus de cette phrase)
2/5
(pas mal)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire