Deuxième round concernant mes lectures
en 2014 (qui se basent donc aussi des publications antérieures à
2014, il m'arrive de ne pas être aussi à la page qu'il le
faudrait...) : les 5 plus gros flops!!
Indubitablement, c'est le post qui
fâche.
Je ne vais pas vous mentir, il y a
peut-être dans la liste un ou deux de vos chouchous de l'an dernier.
Mais voilà, je dois faire acte de
franchise, et vous avouer qu'ils ne m'ont pas plu, voire pour
certains, pas plu du tout.
J'espère que, tel le couple vivotant
suite à l’œillade hasardeuse du galand à la serveuse aguicheuse
dans ce brunch bobo du 11e, nous parviendrons à surmonter cela, soit
que vous me pardonniez (et que je vous pardonne aussi, ce qui n'est
pas maigre besogne!), soit que nous ouvrions le débat comme on ouvre
le feu, et que nous en ressortions plus forts et plus aguerris (ne
comptez pas sur moi pour le make-up sex en revanche. Enfin, faut
voir).
- En cinquième position : Mécanismes de survie en milieu hostile, d'Olivia Rosenthal.
Bon, ce n'est pas à lui que je pensais quand j'évoquais vos chouchous. Si quelqu'un dans l'assemblée (ah ah) l'a lu, j'en serais sur mon séant. Dans mon cas, il s'agissait d'une curiosité aléatoire, il était sur le présentoir des nouveautés à la bibliothèque et le titre m'a paru prometteur.
Je ne saurais même plus dire de quoi
il parle, je n'ai rien compris. Un olni (objet littéraire non
identifié), mais pas forcément dans le bon sens du terme. Si
quelqu'un a compris quelque chose à ce livre, vos lumières seront
appréciées.
- En quatrième position : Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson.
Nous rentrons un peu plus dans le vif du sujet. Les expériences de confrontation / immersion dans la nature font de plus en plus légion dans la littérature, mais ce n'est pas toujours une très bonne chose. En particulier, lorsque l'exercice a déjà été réalisé et en plus virtuose, à quoi bon se livrer à la vindicte populaire en servant un récit plus terne et infiniment moins profond? Il y a eu Thoreau, il y a eu Krakauer, aujourd'hui il y a Vann; des maîtres en la matière. Au temps pour le lac Baïkal et la vodka russe, je n'ai pas trouvé chez Tesson la spontanéité et l'humilité espérées.
- En troisième position : La confrérie des chasseurs de livres, de Raphaël Jerusalmy.
Le parcours de François Villon et sa mission confiée par Louis XI qui nous conduit jusqu'au Vatican, et au-delà. Je me suis ennuyée telle le cinéphile égaré devant Jupiter Ascending. C'était long, pas vraiment à la hauteur des éloges dithyrambiques qui avaient entouré la publication de ce livre. Donc, désolée, mais non.
- En deuxième position : Les gens heureux lisent et boivent du café, d'Agnès Martin-Lugand.
Et c'est dans ces moments-là que l'on se dit que, finalement, l'essor d'Amazon dans le domaine de l'auto-publication n'est peut-être pas favorable au maintien d'une littérature de qualité, et que les maisons d'édition ne servent pas à rien (si quelqu'un réutilise un jour cette phrase contre moi, je devrais reconnaître que ce sera mérité). Un sujet de départ sérieux et tragique, qui n'est malheureusement pas exploité puisque le roman se transforme rapidement en roman de gare : la protagoniste manque de consistance et se révèle superficielle, le récit n'est rien de plus qu'une bluette dont la fin a tout de même dû être adaptée, l'auteur s'est peut-être souvenue en route que le happy ending n'était pas tellement de circonstance. Et heureusement, c'est justement ce qui évite au roman de sombrer dans le cliché jusqu'au bout; cela ne suffit pas en revanche à en faire une lecture intéressante.
- En première position de grand vainqueur incontesté : L'amour et les forêts, d'Eric Reinhardt.
Cette première place est sans doute attribuée du fait des attentes fortes que nourrissait ce livre. Il y a dans mon panthéon personnel quelques auteurs intouchables, et de fait, je n'aime pas trop qu'on y touche ou que l'on fasse des comparaisons à l'emporte-pièce. Flaubert figure parmi eux : il était mon favori lorsque j'étais plus jeune, j'ai même dévoré à l'époque l'intégralité de son oeuvre. Annoncer l'avènement d'un nouveau Madame Bovary a donc naturellement attisé ma suspicion à l'égard de Monsieur Reinhardt. L'écriture est plaisante, c'est incontestable. Mais, au-delà de ça, les personnages sont épouvantablement manichéens, il n'y a pas de nuance dans ce que dépeint l'auteur : on a droit à un personnage de "gentil", la pauvre femme parfaite et pourtant mal aimée et maltraitée, et le personnage de "méchant", son mari, que toutes les psychologues de comptoir vont affubler du sobriquet de pervers narcissique, et qui n'a rien pour lui. Partant, on plaint Bénédicte et on hait son époux, et il n'y a rien d'autre à faire, puisque rien ne vient entacher l'immaculée et sainte martyre Bénédicte (qui commet quand même au passage un petit adultère, lequel n'a jamais été autant justifié dans la littérature, au point qu'on en voudrait au personnage de ne pas s'y adonner) et rien ne vient rendre à son époux figure humaine. Trop facile à mon goût, et très éloigné de la réalité. Et encore plus d'Emma Bovary.
Ce post est certainement un poil
provocateur; tous les goûts, comme nous le déplorons
savons, sont dans la nature, et j'ai déjà eu des débats enflammés
avec mes plus proches amis lecteurs sur certaines de mes opinions (le
roman de Reinhardt en particulier).
Je ne descends pas un livre pour le
plaisir, consciente du parcours du combattant que cela représente,
d'écrire et de publier. Cependant, lorsqu'une oeuvre est encensée
par la critique, j'avoue être sans doute un peu plus sévère avec
elle.
Il m'arrive aussi de réviser mes
jugements, le temps aidant, lorsque j'ai un recul nouveau sur la
lecture.
Voici donc ce que je vous proposerai au
quotidien : sans doute, des perles, des coups de cœur, de
l'enthousiasme débordant et parfois mitigé, mais aussi des coups de
gueule et des critiques sans langue de bois (mon côté hater).
Des bises!
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