samedi 29 août 2015

Le géant enfoui, Kazuo Ishiguro

Ishiguro, vous connaissez?
Il a commis plusieurs romans qui m'ont tous époustouflée : Les vestiges du jour, Auprès de moi toujours (qui a donné lieu à une adaptation cinématographique qui est une daubasse comme j'en ai rarement vu, alors que le livre est génial) ou encore Un artiste du monde flottant.
Aussi, quand, en début d'année, j'ai appris la publication du Géant enfoui, j'en ai été toute émoustillée. Il a fini par faire son entrée dans ma bibliothèque.


Projecteurs.

Le synopsis

Ishiguro change de registre avec cette nouvelle oeuvre, puisqu'il se situe peu ou proue à l'époque qui a vu naître la légende arthurienne.
Axl et Béatrice forment un vieux couple aussi fatigué qu'amoureux. Un beau jour, ils décident de quitter leur foyer pour visiter leur fils dans un village voisin. Le trajet se transforme en épopée, et ils croisent sur leur route un saxon nourrissant une haine terrible pour les bretons qui l'ont malmené toute sa vie, un enfant mordu par une bête maudite qui inquiète la population, Gauvain, le fidèle chevalier répondant aux ordres d'Arthur, et la dragonne Querig, que certains veulent tuer et d'autres protéger, et qui fait régner sur la contrée des brumes qui dissipent leurs souvenirs.

Mon avis

Je ne m'attendais pas du tout à ce récit.
Ishiguro est plein de ressources, et assurément il excelle dans un grand nombre de registres variés. Pour autant, je ne me remets pas de l'effet de surprise, et je n'ai pas apprécié Le Géant enfoui comme ses précédentes œuvres, qui m'avaient beaucoup marquée.
Il y a bien sûr la poésie et la finesse qui caractérisent la prose d'Ishiguro, beaucoup d'imagination et des thèmes intéressants, mais cela reste un roman qui ressemble aux écrits relatant les exploits des chevaliers.
Je ne comprends pas vraiment, en réalité, pourquoi l'auteur a livré ce roman, qui n'a pas la profondeur et le cachet des autres.
Je connaissais à Ishiguro un talent de conteur incroyable que je n'ai pas retrouvé ici, alors que le cadre semblait s'y prêter.
Je le préfère donc dans les récits plus modernes, où il nous emporte au moyen d'anecdotes et non d'un grand périple.

Pour vous si...
  • Le langage de rue vous saoule, et vous aimeriez plus de distinction dans la vie quotidienne. Le géant enfoui pourrait bien vous inspirer.
  • Depuis GoT, vous ne comprenez pas que la littérature ne se soit pas encore aperçue du potentiel fantastique des dragons, et que chaque nouveau livre qui sort n'en inclut pas un ou deux.
  • Pas trop pour vous en revanche si vous aimez bien Ishiguro. Je suis à deux doigts de penser qu'il a un lambin qui officie pour lui (comme ce compositeur asiatique il y a quelques années, quand on avait appris qu'il avait exploité toute sa vie un mec qui écrivait ses œuvres musicales et qu'il avait construit sa réputation et son succès là-dessus. Le culotté) et que le lambin en question a décidé de produire un truc chelou pour fragiliser la renommée de notre cher Kazuo. Malin, le lambin!
Morceaux choisis

"Lorsque mon heure viendra, aurai-je moi aussi le désir de voir la mer? Je pense que je me contenterai de la terre. Et je n'exigerai pas un lieu précis, mais il suffira qu'il se trouve dans ce pays, où Horace et moi avons passé des années à nous promener avec bonheur". (Horace est le gentil canasson).

"Il se souvint d'une phrase que lui avait dite le guerrier : quand il était trop tard pour porter secours, il était encore assez tôt pour se venger."

"Je me demandais, princesse. Est-ce que notre amour serait devenu aussi fort avec les années si la brume ne nous avait pas volé nos souvenirs? Peut-être a-t-elle permis à d'anciennes blessures de se refermer."

Note finale
2/5

(pas mal)

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