L'autre jour, j'ai vu Entre les murs à la télé. Étrange coïncidence, Nombre Premier m'avait justement parlé du livre qui l'a inspiré, et de son auteur François Bégaudeau ainsi que de son dernier petit, La politesse. J'ai donc demandé à ma bibliothèque de l'acheter pour le lire (cette nouvelle fonctionnalité sur le portail en ligne du réseau des bibliothèques municipales de Paris est for-mi-da-ble!!).
"Michel Field me salue dans le reflet, c'est de la fiction. On le dit ancien trotskiste. Peu de trotskistes sont nouveaux."
"Je vais me lire, tiens. Personne ne le fera à ma place."
"La descente d'un livre irrite, son éloge rend bègue. L'unique réflexe viable de remercier annule la louange en induisant qu'elle est pure politesse. Un compliment est irrecevable, une pique inoubliable. Publier est impossible."
"Ému dans le micro le lauréat rappelle que chaque jour en France un agriculteur se suicide, en référence à son roman où un agriculteur se suicide."
Le synopsis
Difficile de résumer La politesse... François Bégaudeau nous offre une plongée dans le monde fabuleux de l'édition et le quotidien des auteurs qui égrainent les salons et événements littéraires où ils sont conviés pour présenter leurs œuvres, tâcher d'en booster les ventes, et aller à la rencontre de leur lectorat (fort diversifié).
Au programme : des conversations sans queue ni tête, du bagout, du pas très politiquement correct, la réalité sans fard, en bref, l'envers du décor, la vie de l'écrivain vue des coulisses.
Au programme : des conversations sans queue ni tête, du bagout, du pas très politiquement correct, la réalité sans fard, en bref, l'envers du décor, la vie de l'écrivain vue des coulisses.
Mon avis
Je pense que l'on a tout intérêt à aborder le roman comme une sorte de documentaire, à la limite de l'étude sociologique, plutôt que comme un roman classique avec une intrigue qui trouve résolution, car ce n'est pas là l'ambition de François, de toute évidence, qui s'adonne à la joute verbale avec talent, mais n'a pas du tout l'intention de nous servir autre chose qu'une peinture de sa condition, et à travers la sienne, de celle des écrivains en France à l'heure actuelle. C'est assez passionnant pour peu que l'on s'intéresse à ce milieu, de près comme de loin, c'est mordant, et surtout ça lève le voile sur une réalité plutôt éloignée de ce que l'on pourrait se complaire à imaginer : loin de la mission quasi-sacrée et éminemment sociale vantée par Hugo et d'autres il y a un peu plus d'un siècle, la place de l'auteur dans la société a bien évolué, et il est intéressant d'accéder à un témoignage "de l'intérieur"...
Pour vous si...
- Vous rêvez d'écrire, mais vous n'êtes pas trop sûr. François va tuer vos prétentions dans l'oeuf.
- L'image que vous vous faites du lien étroit entre l'auteur et son lecteur en serait presque romantique : survivra-t-elle à l'épreuve de la réalité?
- Vous vous demandez qui sont ces gens qui continuent à écrire en France. Quels adorables naïfs.
Morceaux choisis
"Michel Field me salue dans le reflet, c'est de la fiction. On le dit ancien trotskiste. Peu de trotskistes sont nouveaux."
"Je vais me lire, tiens. Personne ne le fera à ma place."
"La descente d'un livre irrite, son éloge rend bègue. L'unique réflexe viable de remercier annule la louange en induisant qu'elle est pure politesse. Un compliment est irrecevable, une pique inoubliable. Publier est impossible."
"Ému dans le micro le lauréat rappelle que chaque jour en France un agriculteur se suicide, en référence à son roman où un agriculteur se suicide."
Note finale
3/5
(cool)
3/5
(cool)
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