vendredi 4 septembre 2015

Toute la lumière que nous ne pouvons voir, Anthony Doerr

Il s’est retrouvé dans la plupart des tops de livres à lire cet été, on dit que c’est un succès formidable outre-Atlantique, et qu’il a été traduit dans une quarantaine de langues.

Récompensé par le prestigieux prix Pulitzer en avril (l’an dernier, il avait été attribué au Chardonneret de Donna Tartt, une belle pointure donc), Toute la lumière que nous ne pouvons voir, qui a reçu en France aussi un accueil favorable, m’intriguait (certainement aussi du fait de sa jolie couverture verte jaspée – lovely!).


En piste!

(Ouh le thé glacé de Dammann Frères <3)

Le synopsis

Le récit couvre les années 1939-1944 (avec une incursion à la toute fin dans les décennies plus récentes), et retrace le parcours de deux protagonistes que tout oppose au demeurant : Marie-Laure, jeune aveugle française qui fuit Paris avec son père dès le bombardement et se réfugie auprès d’un oncle ermite à St Malo, et Werner, orphelin et doué en sciences, rêvant de devenir ingénieur et qui n’a pas son pareil pour réparer les radios, recruté par une école de formation des jeunesses hitlériennes avant d’être envoyé au front.
Leurs chemins se croiseront ponctuellement, au paroxysme du conflit, après que St Malo a été bombardé.

Mon avis

Il y a dans ce roman un travail de documentation indiscutable, qui mérite le respect. Les récits fleurissent facilement autour de cette période très particulière de l’Histoire, réussir à porter à la connaissance du grand public des éléments demeurés ”confidentiels” (non déjà évoqués) tient donc de la gageure, et; à mon sens, l’auteur évite les écueils évidents qui auraient pu le faire trébucher, notamment en se concentrant sur le sort singulier d’une ville, St Malo, mais aussi en choisissant en contrepartie du personnage de Marie-Laure, celui de Werner, et son quotidien parmi les jeunesses hitlériennes considérées comme l’élite des jeunes gens.
Cela étant dit, et en dépit des personnalités de ces protagonistes qui réunissent beaucoup d’ingrédients pour être attachantes, je n’ai pas ressenti à la lecture de transport ou d’intérêt vif pour eux. L’intrigue liée à la recherche du diamant m’a finalement paru assez terne, certains personnages comme Etienne ou Jutta m’ont semblé à certains égards plus intéressants que Marie-Laure et Werner (qui ne sont, je le répète, pas de mauvais bougres). En ce qui me concerne donc, la sauce n’a pas vraiment pris, je retiendrai cette lecture pour son apport en matière d’éclairage sur des pans d’histoire précis, et son aspect ”achevé” (on sent sans mal que l’auteur a mis beaucoup de soin et de coeur à l’ouvrage, et qu’il ne s’agit pas d’un livre rédigé à la va-vite).
Mais pas non plus le coup de coeur de l’année.

Pour vous si ...
  • Vous aimez les couvertures vertes
  • Vous avez tendance, tel Barney Stinson, à vous tromper dans l’identification du protagoniste sensé inspirer la sympathie : comment ça, les Nazis sont les méchants?...
  • Vous avez toujours cru que les non-voyants géraient grave pour se repérer et que leur ouïe s’était surdéveloppée pour compenser (comme Daredevil). Bah en fait ça a pas l’air trop vrai.
  • Vous avez une passion pour les mollusques et Jules Verne (les deux sont plus que compatibles) (et voui, votre humble serviteuse ne kiffe pas trop Jules Verne, contrairement à Marie-Laure).


Morceaux choisis

"Pourquoi faire de la musique, alors que le silence est tellement plus puissant? Pourquoi faire de la lumière, alors que les ténèbres éteindront tout, inévitablement? Au moment même où des prisonniers sont enchaînés par trois ou quatre à des arbres, des soldats allemands plaçant des grenades dégoupillées dans leurs poches avant de se sauver à toutes jambes?"

"En réalité, mathématiquement, la lumière est en grande partie invisible."

"A chaque instant, se dit-elle, quelqu'un qui a vécu cette guerre disparaît."

Note finale
3/5
(cool)

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