Fannie Flagg, pour ceux qui se demandent, c’est Beignets de tomates vertes. Autant dire, un petit trésor de la littérature américaine qui date quand même de 1987 (une grande année pour tout sauf pour le vin), et lui a valu un succès immédiat et international. Son oeuvre n’est pas foisonnante, Mrs Flagg nous a honorés de publications rares, éparpillées dans le temps. En 2014, son dernier roman, Miss Alabama et ses petits secrets, est traduit et publié en français par le Cherche-Midi. L’occasion de vérifier si Fannie a toujours autant d’humour, et si elle a conservé ce regard intelligent porté sur la société qui caractérise son chef d’oeuvre.
Maggie, une ancienne Miss Alabama, est persuadée qu'à 60 ans, sa vie est derrière elle, et, lasse, elle décide d'organiser son suicide. Elle tâche de cacher son projet à sa meilleure amie et collègue dans la petite agence immobilière où elle travaille, Brenda, qui a le caractère trempé et l'appétit compulsif. Mais voilà, les obstacles s'accumulent, qui l'obligent à ajourner son sinistre dessein, et on la suit donc dans ses occupations quotidiennes.
Le résumé, je dois l'avouer, ne m'avait pas paru particulièrement transcendant. Et bien le roman ne l'est pas non plus. En toute honnêteté, pendant 300 pages, on a droit aux allers et retours sans saveur des protagonistes, leurs petites mésaventures et leurs conversations frivoles, on ne prend pas Maggie au sérieux une seconde (visiblement le suicide est une histoire de liste et de "pour" versus "contre"), il n'y a de plaisant que la prose fluide (voire un peu trop facile) de Fannie.
Les cent dernières pages viennent redresser ce triste bilan, en introduisant un mystère qui en soi n'a guère d'intérêt, mais amène des réflexions un peu plus profondes que ce dont on a été gratifié jusqu'à présent, notamment sur la parité et ce qui, au-delà de l'évidence, est accessible aux hommes et que les femmes ont intériorisé comme n'étant pas de leur ressort.
Quelques passages truculents sont servis, malheureusement un peu tard.
Une déception donc, on évite le flop de justesse grâce à la dernière partie, mais très franchement, cela fait mal au coeur de se dire que l'on peut écrire ça après avoir écrit Beignets de tomates vertes.
Un peu trop léger à mon goût, et, même dans ce registre, pas assez drôle pour faire de la lecture un moment vraiment plaisant.
"_La Sibérie vous manque, parfois?
_Oh oui, dit-il d'une voix triste, en la regardant dans le rétroviseur. Il me tarde d'y revenir.
Comment pouvait-on regretter un endroit pareil? Mystère." (hein, Sylvain Tesson?)
"_Bonjour, jolis nuages. Vous m'avez manqué." (WTF??!?..)
"_Bon, je ne voudrais pas vous vexer, mais compte tenu du fait que vous n'avez aucun scrupule, aucune moralité, ni même une once de dignité, je suppose que c'est assez facile, de vous en foutre." (à ressortir dans les mondanités)
Le synopsis
Maggie, une ancienne Miss Alabama, est persuadée qu'à 60 ans, sa vie est derrière elle, et, lasse, elle décide d'organiser son suicide. Elle tâche de cacher son projet à sa meilleure amie et collègue dans la petite agence immobilière où elle travaille, Brenda, qui a le caractère trempé et l'appétit compulsif. Mais voilà, les obstacles s'accumulent, qui l'obligent à ajourner son sinistre dessein, et on la suit donc dans ses occupations quotidiennes.
Mon avis
Le résumé, je dois l'avouer, ne m'avait pas paru particulièrement transcendant. Et bien le roman ne l'est pas non plus. En toute honnêteté, pendant 300 pages, on a droit aux allers et retours sans saveur des protagonistes, leurs petites mésaventures et leurs conversations frivoles, on ne prend pas Maggie au sérieux une seconde (visiblement le suicide est une histoire de liste et de "pour" versus "contre"), il n'y a de plaisant que la prose fluide (voire un peu trop facile) de Fannie.
Les cent dernières pages viennent redresser ce triste bilan, en introduisant un mystère qui en soi n'a guère d'intérêt, mais amène des réflexions un peu plus profondes que ce dont on a été gratifié jusqu'à présent, notamment sur la parité et ce qui, au-delà de l'évidence, est accessible aux hommes et que les femmes ont intériorisé comme n'étant pas de leur ressort.
Quelques passages truculents sont servis, malheureusement un peu tard.
Une déception donc, on évite le flop de justesse grâce à la dernière partie, mais très franchement, cela fait mal au coeur de se dire que l'on peut écrire ça après avoir écrit Beignets de tomates vertes.
Un peu trop léger à mon goût, et, même dans ce registre, pas assez drôle pour faire de la lecture un moment vraiment plaisant.
Pour vous si...
- Pas si vous avez aimé Beignets de tomates vertes - Le désenchantement serait rude...
- Vous trouvez quelque chose d'excitant aux tribulations des vieilles dames américaines qui croient dur comme fer que l'Alabama est le centre du monde. Desperate housewives avec des protagonistes de 60 ans, sans les maris et sans les intrigues...Mais bon après, si ça vous tente, lancez-vous quand même, hein!
Morceaux choisis
"_La Sibérie vous manque, parfois?
_Oh oui, dit-il d'une voix triste, en la regardant dans le rétroviseur. Il me tarde d'y revenir.
Comment pouvait-on regretter un endroit pareil? Mystère." (hein, Sylvain Tesson?)
"_Bonjour, jolis nuages. Vous m'avez manqué." (WTF??!?..)
"_Bon, je ne voudrais pas vous vexer, mais compte tenu du fait que vous n'avez aucun scrupule, aucune moralité, ni même une once de dignité, je suppose que c'est assez facile, de vous en foutre." (à ressortir dans les mondanités)
Note finale
2/5
(pas mal, surtout la fin)
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