Depuis quelques semaines, je multiplie les lectures préliminaires à la rentrée littéraire. Comprendre : ma bibliothèque est d’accord pour acheter les titres phares de la rentrée, mais ils ne seront dispo que d’ici 2 à 3 mois...
Du coup, je ronge mon frein en lisant les précédents ouvrages des auteurs qui publient depuis trois semaines et dont tout le monde parle (imaginez ma frustration et ma moue dépitée, c’est un peu comme ne connaître que la saison 2014 de l’amour est dans le pré alors que la saison 2015 bat son plein – total has been, pas d’autres mots pour le dire).
Ca explique notamment Amélie Nothomb, Carole Martinez, et aujourd’hui, Paul Lynch.
Mes coéquipiers des Explo-lecteurs ont dit du bien de la Neige noire, en l’attendant, voici la chronique de son premier roman, Un ciel rouge, le matin.
Le synopsis
Au XIXe siècle, un métayer apprend que sa famille est expulsée du domaine que sa famille exploite depuis des générations. Alors qu’il va trouver le propriétaire de la terre dans l’espoir qu’il révise son jugement, la confrontation prend un tour dramatique, et il tue l’héritier par accident (il lui donne quand même un grand coup pas vraiment par accident, mais je ne m’étendrai pas sur ce point, le méchant avait dit le plus grand mal de sa femme) (en tout cas on peut dire qu’il y a des gens qui s’y prennent comme des manches pour obtenir ce qu’ils veulent OU qui manquent d’humour OU dont les facultés de négociation laissent perplexe).
Désespéré, il s’enfuit, et est bientôt pris en chasse par les hommes de main du défunt, qui le poursuivent à travers l’Irlande et bientôt par-delà les frontières du pays (encore des gugus qui ne savent pas trop comment s’occuper et se jettent sur la première distraction venue, on se croirait à la préfecture du Lot un lundi matin à 10h).
Mon avis
J’ai horreur des gens qui balancent des grandes affirmations sans jamais rien pour les étayer. Par exemple, rien ne m’agace plus que ceux qui se répandent en éloges creux sur des livres que je déteste (Admirateurs égarés des gens heureux lisent et boivent du café, bonjour!).
Malheureusement, ma chronique du jour a toutes les chances de ressembler à un jugement dans ce goût-là.
La vérité est là, qu’il n’est plus temps d’ajourner :
Je n’ai pas aimé Paul Lynch.
Ce roman-ci, en tout cas.
Et quand j’y réfléchis, j’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi.
Je crois qu’il y a ces descriptions qui m’ont exaspérée, celles qui paraissent galvaudées à force de décrire le ciel, la mer, en suivant un élan lyrique qui ne m’a pas du tout touchée. Forcément, ça finit par avoir l’air un peu ridicule (cf Morceaux choisis ci-dessous) (peut-être pas à la hauteur du ”Bonjour jolis nuages” de Miss Alabama, mais tout de même...).
Aucune sorte d’empathie pour les personnages, déjà que je n’adhérais pas à la décision de départ du protagoniste (se barrer et tout laisser en plan – frère femme enfants), le reste n’est que traque, plus on lit plus elle se vide de sa substance, à la fin mon seul souhait était d’en finir, que les traqueurs chopent le traqué et qu’on n’en parle plus.
Je n’ai pas été sensible à la prose et à la poésie tant clamée de Paul, c’est regrettable, d’autant plus que cela me dissuade un peu de poursuivre ma convoitise de la neige noire... L’avenir nous dira si le recul me conduira à nourrir une certaine clémence envers Paul, et à m’aventurer plus loin dans notre relation...
Pour vous si...
- Le jeu du chat et de la souris est votre jeu favori. Et vous détestez les souris.
- Votre devise, c’est ”Courage, fuyons”. Quand ça commence à sentir mauvais, le mieux à faire est encore d’abandonner femmes et enfants et de prendre ses jambes à son cou. Les gens du Titanic n’ont rien compris.
- Vous ne doutez pas que l’Irlande est un pays romantique habité exclusivement d’êtres doux et roux, et ce depuis la nuit des temps
Morceaux choisis
"Il travaille à combattre une pensée tapie au tréfonds de sa conscience, spectre impalpable et obscur qui s'immisce en lui : la certitude que Faller le poursuivra où qu'il aille." (Faller c'est le méchant qui veut venger le propriétaire malencontreusement zigouillé)
"Il regarde le ciel solitaire donner la vie, un grain de poussière qui en prenant de l'ampleur sous ses yeux devient peu à peu une chose vivante et mouvante, une mouette esseulée descendue des hauteurs". (un exemple type de ce que j'évoquais plus haut)
"Ce qui différencie l'homme de la bête, c'est que lui il est capable d'imaginer l'avenir. Mais au bout du compte on est pas plus avancés, parce qu'on est pas fichus de le prédire." (je vous laisse méditer sur la valeur ajoutée de cette phrase)
Note finale
1/5
(flop)
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