jeudi 24 septembre 2015

Le cœur cousu, Carole Martinez

Depuis la lecture Du domaine des Murmures, je m'étais promis d'investiguer davantage l'oeuvre de Carole Martinez. Lire Le cœur cousu, c'était un pas sur ce chemin fleuri.



Le synopsis

Dans le sud de l'Espagne, Soledad nous raconte l'histoire de sa mère Frasquita, qui reçut une boîte mystérieuse contenant des fils de toutes les couleurs et avec lesquels elle cousut les plus belles robes qu'il fut donné de voir, encourageant la contrée à la croire sorcière, avant que le sort ne vienne, sous ses diverses formes, frapper chacun de ses enfants : Anita, qui a juré de ne pas consommer ses noces tant que ses plus jeunes soeurs ne seraient pas mariées, Angela, à la voix ensorcelante et au physique quelconque, Pedro el Rojo, seul fils aux cheveux d'un roux flamboyant, artiste dans l'âme et farouche bagarreur, Martirio, dont le baiser apporte la mort, Clara, opalescente et irrémédiablement attirée par le soleil et tous ses simulacres, et Soledad, la cadette, qui lie son sort à celui de son châle.


Mon avis

Une fois de plus, l'écriture de Carole Martinez est éblouissante, on s'arrête à la lecture pour prononcer les phrases tant la poésie dont elles regorgent nous frappe.
Ses personnages ne manquent pas de caractère ni de singularité, au point que l'on ne peut se détourner d'aucun de ceux qui constituent la fresque familiale. Le talent de conteuse de l'auteur nous emporte très loin, que l'on s'intéresse ou non aux passions et aux travers des uns et des autres.
Un livre très réussi d'un point de vue esthétique, et qui tient ses promesses quant à l'intrigue.


Pour vous si...
  • Vous aimez bien les grandes familles maudites comme les Trueba dans La maison aux esprits
  • Pour vous, la boîte de Pandore est davantage qu'une métaphore
  • Le mélange entre le registre poétique raffiné et le registre de rue vous rend tout chose

Morceaux choisis

"Frasquita entendit de violents coups de marteau.
Ils jaillissaient de l'atelier contigu à la demeure des Carasco. Elle imagina le bras au bout du marteau et l'homme au bout du bras et quelque chose se noya en elle.
Dès lors, son corps la pressa de se marier."

"Sa main voltigeait avec grâce dans le cadre de la fenêtre.
L'homme se soumit au tranquille pouvoir de la main et du fil. Il regarda le visage de celle qui reprisait son être effiloché. Le fil s'enfonçait toujours plus profondément dans l'épaisseur du tissu."

"Je n'ai rien vu de ce voyage qui m'a faite étrangère.
Et pourtant il m'habite."


Note finale
4/5
(très bon)

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