En ce premier jour de septembre, le ttt (Top Ten Tuesday) est un poil impertinent : il nous propose de révéler quels sont les 10 personnages auxquels on n'a pas réussi à s'attacher.
Un sujet intéressant, quand on pense aux anti-héros qui bourgeonnent un peu partout dans la littérature, et qui devraient en toute logique truster le listing de nombre de blogueurs.
A moins, et ce sera par exemple mon cas, qu'arrivent en premier les personnages peut-être un peu trop inconsistants pour que le lectorat ne s'y attache...
TTT is coming!
- Thomas dans la trilogie L'Epreuve (qui a donné au cinéma une daube sans précédent, Le Labyrinthe)
Ce pauvre Thomas a à peu près autant de jugeote qu'une de ces limaces chères à Gautier Battistella (je vous raconte bientôt, promis). Aucune espèce d'empathie pour lui, il aurait mérité d'y rester, dans son Labyrinthe.
- Théo dans le Chardonneret, Donna Tartt
Difficile de se lier à Théo, en dépit des 800 pages que l'on a pour le faire... Je l'ai vu évoluer comme quelqu'un dont le sort m'importe peu, alors même que l'univers me subjuguait. Dommage.
- Claire Beauchamp dans le Chardon et le tartan, Diana Gabaldon
Le premier livre de la saga, passe encore. Mais le deuxième, c'est du grand n'importe quoi (le passage à la cour du roi de France et tout le tintouin). La compassion que l'on ressent pour Claire dégringole, inéluctablement. Et puis, les gens qui tergiversent pendant trois plombes, ça me tape sur les nerfs. Choisis un garçon et qu'on en finisse!!
- Diane dans Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin-Lugan
Je sais, il y a une petite mesquinerie de ma part à tirer sur l'ambulance. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce chef-d'oeuvre ici ; je n'en démords pas.
- Solange dans Il faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq
Je n'ai pas été transportée par la romance de Marie Darrieussecq, son personnage féminin m'a même parfois agacée. Et hop, une place dans le ttt!
- La narratrice dans Pourquoi être heureux quand on peut être normal, Jeanette Winterson
Alors elle, je la conspue. Elle passe le livre à se plaindre, à se donner en public, aucune pudeur aucune décence, on a le sentiment que c'est petitesse sur petitesse de sa part, qu'elle en voulait tellement à sa mère qu'elle a écrit un livre pour la faire chier. Ça se sent, et ça la rend détestable en ce qui me concerne. Un gros raté, pour moi, ce bouquin.
- Jean-Claude Romand dans L'adversaire, Emmanuel Carrère
On en arrive aux choses intéressantes. Jean-Claude Romand, ce grand taré qui ment pendant vingt ans et dégomme un beau matin tous ceux qui ne se sont rendus coupables que de croire à son mensonge. Un anti-héros à son paroxysme, merci Emmanuel Carrière pour ce personnage antipathique et si difficile à cerner (et pour une fois, point d'ironie!).
- Iris dans Reflex, Maud Mayeras
Ambivalente, Iris. Pendant l'intégralité du livre, on en ressentirait, de l'attachement, pour elle. Et puis les dernières pages suffisent à nous la rendre abjecte. Un thriller assez réussi, mais qui bousille un peu son lecteur au passage.
- Le protagoniste houellebecquien (c'est le même à peu près tout le temps)
Je vous en dis plus dès demain sur le sujet, mais en gros, le protagoniste type de Houellebecq, je ne m'y fais pas. Ce misogyne quarantenaire (ou cinquantenaire) qui se complaît à déplorer son sort et à dire que rien ne lui donne envie de vivre, et qui n'est pas secoué par le moindre intérêt, la moindre passion, le protagoniste neutre qui ne prend pas parti. Et bien, sans surprise, ce protagoniste-là, il ne me touche pas, et je l'oublie bien vite.
- Paul dans Taipei, Tao Lin
J'avais entendu beaucoup de bien de Taipei, mais le livre a surtout ressemblé pour moi à la succession des soirées auxquelles le protagoniste, Paul, se rend. Lui, il pourrait être tout le monde et n'importe qui, tant il est inconsistant. Du coup, pour moi, il n'était personne.
Dès demain, je vous présente ma PAL de septembre, et la chronique tant attendue de Soumission!
Bon mardi!
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