J'ai eu, avec le roman de Jean Echenoz, une histoire avant même que d'en ouvrir la première page.
C'est l'un de ces livres que j'ai croisés dix fois, été dix fois sur le point de lire, et à chaque fois, quelque chose est survenu qui m'en a empêchée.
Ce qui m'a fait concevoir à son endroit une sorte d'attente fébrile et irrationnelle.
Ce qui m'a fait concevoir à son endroit une sorte d'attente fébrile et irrationnelle.
Et puis le titre claque, j'imagine tout de suite, dans la même lignée que les Martine, toute une série de bouquins sur des thématiques propres : Manger. Travailler. Creuser des trous.
Bref, Courir.
Bref, Courir.
Le synopsis
Emile n'aimait pas le sport. Lorsqu'on a insisté pour qu'il courre, il a été le premier surpris à se découvrir un goût pour cela. De fil en aiguille, il participe à des compétitions, et va devenir le représentant le plus acclamé de Tchécoslovaquie, un athlète de premier ordre instrumentalisé pendant la Guerre Froide, l'homme le plus rapide sur Terre.
Mon avis
Et bien, pour tout vous dire, Courir ne m'a pas déçue!
Dans le ton employé, Jean Echenoz crée immédiatement une proximité avec Emile, cet homme humble et simple dont on pourrait par ailleurs ne pas se sentir proche du tout (l'homme le plus rapide du monde, ce n'est pas ce qui se fait de mieux en matière de figure propre à l'identification...), n'eut été par ce tutoiement et ce regard bienveillant posé sur lui par l'auteur.
Par ailleurs, il relate avec rythme la façon dont la trajectoire individuelle de cet homme s'inscrit dans l'histoire nationale de son pays, et au-delà, dans un contexte géopolitique complexe, ce qui donne naturellement de l'allant à la chose, et un cachet particulier : il s'agit de davantage que du goût du premier gugus venu pour la course à pied, en dépit de l'allure ordinaire d'Emile.
En somme, le roman se lit avec aisance, on s'attache à son protagoniste, et on découvre les rouages qui ont pu déterminer l'univers du sport international durant la période de la Guerre Froide.
Que demander de plus?
Dans le ton employé, Jean Echenoz crée immédiatement une proximité avec Emile, cet homme humble et simple dont on pourrait par ailleurs ne pas se sentir proche du tout (l'homme le plus rapide du monde, ce n'est pas ce qui se fait de mieux en matière de figure propre à l'identification...), n'eut été par ce tutoiement et ce regard bienveillant posé sur lui par l'auteur.
Par ailleurs, il relate avec rythme la façon dont la trajectoire individuelle de cet homme s'inscrit dans l'histoire nationale de son pays, et au-delà, dans un contexte géopolitique complexe, ce qui donne naturellement de l'allant à la chose, et un cachet particulier : il s'agit de davantage que du goût du premier gugus venu pour la course à pied, en dépit de l'allure ordinaire d'Emile.
En somme, le roman se lit avec aisance, on s'attache à son protagoniste, et on découvre les rouages qui ont pu déterminer l'univers du sport international durant la période de la Guerre Froide.
Que demander de plus?
Pour vous si...
- Vous vous êtes toujours demandés comment se recyclaient les athlètes après 30 ans
- L'influence de la Guerre Froide dans le monde de la compétition sportive internationale des années 1950 et plus est votre passion secrète
- Vous êtes du genre court et efficace. Je parle de préférence littéraire, s'entend.
Morceaux choisis
"L'imprévu, c'est que bientôt ça commence à lui plaire. Il ne dit rien mais il paraît y prendre goût. Au bout de quelques semaines voici même qu'il se met à courir seul, pour son propre plaisir, ce qui l'étonne lui-même et il aime mieux ne pas en parler à qui que ce soit."
"Emile, on dirait qu'il creuse ou qu'il se creuse, comme en transe ou comme un terrassier. Loin des canons académiques et de tout souci d'élégance, Emile progresse de façon lourde, heurtée, torturée, tout en à-coups. Il ne cache pas la violence de son effort qui se lit sur son visage crispé, tétanisé, grimaçant, continûment tordu par un rictus pénible à voir."
Note finale
3/5
(cool)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire