mardi 12 janvier 2016

Kitchen, Banana Yoshimoto

Je suis allée glaner l'idée de lire Kitchen sur le blog thématique Comme au Japon (vous connaissez mon inclination pour la littérature asiatique <3 ). Il n'a pas fallu beaucoup pour me convaincre de me lancer : l'auteur s'appelle Banana, juste pour ça, je veux bien lire tout ce que vous voulez. 


Le synopsis

Mikage est orpheline et élevée par sa grand-mère.
Lorsque cette dernière décède, elle se retrouve bordée de solitude, jusqu'à ce que Yuichi Tanabe - un garçon de son âge que sa grand-mère côtoyait lorsqu'elle allait chez le fleuriste, où il travaille à mi-temps - lui propose de venir s'installer temporairement avec sa mère et lui.
Mikage accepte, et est immédiatement séduite par la cuisine de la maison de Yuichi (il faut dire que c'est sa passion, d'où le titre, vous l'avez compris), ainsi que par sa mère Eriko, dont il lui apprend qu'elle était en réalité son père, et qu'il a changé de sexe.


Mon avis

Kitchen est un récit typiquement asiatique : on trouve une écriture déliée, des descriptions des choses du quotidien, des sentiments retenus et de la pudeur, qu'elle concerne l'amour ou la douleur, la solitude.
Il y a pourtant de l'ambition à inclure une protagoniste comme Eriko, transsexuelle assumée et heureuse, en dépit de l'incompréhension sociale dont elle peut être entourée, et c'est ce que j'aime dans certains de ces récits : au-delà d'une simplicité évidente, on trouve parfois une audace inattendue.
A mi-chemin entre Kokoro et le Restaurant de l'amour retrouvé, j'ai donc retrouvé dans Kitchen un environnement presque familier, et une histoire touchante empreinte de peine et de douceur.


Pour vous si...
  • Vous avez été sensible au très joli Kokoro, le premier roman de Delphine Roux dont je parle ici
  • Vous trouvez qu'on ne trouve pas assez de personnages transsexuels dans la littérature

Morceaux choisis

"Je n'avais plus aucun proche parent sur cette terre, et j'étais libre d'aller n'importe où, de faire n'importe quoi : finalement, quel luxe!" (si ça, ce n'est pas voir le verre à moitié plein...)

"Tout à l'heure, Sotaro me l'avait dit : la copine de Tanabe en avait assez, parce que même au bout d'un an elle ne savait toujours pas qui il était. Elle racontait qu'il était incapable de s'attacher à une fille plus qu'à un stylo.
Moi, comme je n'étais pas amoureuse de lui, je comprenais. Que pour lui et pour sa copine, un stylo n'avait ni la même qualité, ni le même poids. Et puis après tout, il y a peut-être dans ce monde des gens qui aiment leur stylo à en mourir."

Note finale
2/5
(mignon)

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